Les disques durs remplacés par de la mémoire vive ?
Une mémoire non volatile comme la Flash et aux capacités de stockage aussi larges que celles des disques durs. Tel est l’enjeu du perovskite, un matériau que les chercheurs de l’université de Houston sont parvenus à programmer électriquement afin de maîtriser sa résistance au flux électrique.
Les plantages mémoire ne seront plus qu’un vieux souvenir et il ne faudra pas plus de quelques secondes pour enregistrer les gros fichiers, comme les vidéos numériques. Telles sont les promesses d’un nouveau type de mémoire vive non volatile (les données sont conservées même si l’ordinateur est éteint) que l’on appellera peut-être la perovskite, du nom du matériau utilisé.
Alex Ignatiev, directeur du Texas Center for Superconductivity and Advanced Materials, est parvenu avec son équipe de chercheurs à fabriquer un film fin composé de perovskite. Ce matériau chimique peut être programmé électriquement pour pouvoir le rendre plus ou moins résistant aux flux électrique. Selon le directeur, ce matériau peut parfaitement être conditionné pour être commercialisé sous forme de modules mémoires. Sharp, qui a collaboré au projet à travers son laboratoire de Camas (Washington), sera chargé de cette mise en forme.
Cette nouvelle génération de mémoire pourrait devenir la mémoire de masse principale de l’ordinateur dans un futur proche. Autrement dit, la mémoire perovskite remplacerait le disque dur dont elle tire le principal avantage (la conservation des données même sans alimentation électrique) sans en subir les inconvénients ? la lenteur et l’usure des pièces mécaniques des disques durs qui présentent toujours des risques de destruction.
Les beaux jours du disque dur
Seulement, si le disque dur a su, jusqu’à aujourd’hui, se maintenir comme le premier support de stockage, c’est certes grâce à ses évolutions techniques en termes de capacités et de rapidité, mais aussi pour ses coûts imbattables qui se situent autour de 0,0024 dollar au mégaoctet contre 0,35 pour la mémoire Flash (également non volatile). « Nous pensons qu’une fois conditionnée pour la distribution commerciale, elle sera moins chère que les technologies de mémoire actuelles », estime Alex Ignatiev dans le communiqué. Peut-être, mais le chercheur se garde d’avancer un prix. Et il serait étonnant que cette nouvelle mémoire aux propriétés quasi parfaites en apparence soit moins chère à produire que de la Flash ou même la Ram dont les processus industriels sont maîtrisés depuis longtemps. Tout l’enjeu tient dans la maîtrise du processus industriel par Sharp. En attendant, le disque dur a encore de beaux jours devant lui.