Les émeutes de Londres s’organisent via BlackBerry Messenger
Les réseaux sociaux ont été pointés du doigt par la police anglaise dans l’organisation des émeutes londoniennes, mais le service de messagerie instantanée BlackBerry Messenger aurait joué un rôle beaucoup plus important.
Si les révoltes du printemps arabe ont été surnommées « révolutions Facebook » , les évènements de Londres pourraient être un jour appelés « émeutes BBM » .
En tout cas si l’on en croit le Guardian, qui a vu, provenant de multiples sources, des messages explicites échangés sur le service de messagerie instantanée BlackBerry Messenger (BBM) de RIM.
« Tout de monde de tous les quartiers de Londres, rendez-vous au cœur de Londres (centre) OXFORD CIRCUS !!, des magasins vont se faire exploser alors venez récupérer des trucs gratis !!!« , disait un de ces messages daté du dimanche 7 août.
D’autres du même tonneau organisaient d’autres émeutes et pillages à travers le nord de la capitale anglaise.
Le journal note également que Facebook a de son côté plutôt été utilisé pour diffuser photos, vidéos et revendications.
Les autorités ont aussi été très attentives aux messages échangés sur Twitter, promettant de poursuivre ceux qui appelleraient à la violence via le service de micro-blogging.
Mais elles auraient du coup totalement ignoré le vrai outil utilisé par les émeutiers jusqu’au début de la semaine. Pourtant, 37% des adolescents anglais seraient équipés d’un BlackBerry selon une récente étude d’Ofcom.
Or, ces smartphones sont tous équipés de BBM, un service conçu pour les entreprises avec la confidentialité en tête.
On se souvient d’ailleurs que RIM, le fabricant canadien des BlackBerry, avait dû ouvrir son réseau anonyme aux forces de l’ordre de pays orientaux et même indiens, qui voulaient pouvoir contrôler ce moyen de communication. Officiellement pour lutter contre le terrorisme.
Les pays occidentaux avaient alors défendu RIM, au nom de la liberté d’expression.
Mais maintenant, les autorités anglaises prennent conscience du problème.
Un député britannique, David Lammy, propose même de fermer le service au Royaume-Uni : « c’est l’une des raisons pour lesquelles des criminels peu aguerris déjouent des forces de police autrement plus préparées« , explique-t-il.
RIM a cédé ce 8 août : « Comme dans tous les marchés du monde où BlackBerry est disponible, nous coopérons avec les opérateurs de télécommunication locaux, les forces de police et les pouvoirs publics. »
Pourtant les émeutes londoniennes de 1985 n’avaient nécessité aucun Twitter, Facebook ou BBM…