Les enfants victimes de sollicitations sexuelles en ligne
Une étude scientifique révèle qu’un enfant sur vingt se voit proposer des relations d’ordre sexuel en ligne, malgré les contrôles parentaux et autres filtres logiciels. Si le danger est réel, le rapport rejette l’idée d’interdire Internet aux enfants.
Selon un rapport du Journal of the American Medical Association, un enfant américain sur vingt âgé de 10 à 17 ans a été « fortement affecté » par une sollicitation d’ordre sexuel en ligne. Ce rapport, première étude scientifique sur les risques encourus par les enfants qui utilisent Internet, se base sur les témoignages de 1 500 enfants recueillis par le centre de recherche contre les crimes infantiles de l’université du New Hampshire.
Environ 19 % des enfants interrogés avouent avoir reçu, en ligne, des propositions d’ordre sexuel, de la « simple » conversation au passage à l’acte, ou ont été sollicités pour fournir des informations personnelles de même nature. Un quart a déclaré avoir été choqué ou bouleversé par cette expérience. Le risque d’angoisse se révèle plus fréquent chez les plus jeunes, ceux qui ont reçu des demandes agressives (les solliciteurs qui tentaient d’entrer en contact « hors ligne ») ou encore ceux qui étaient sollicités alors qu’ils n’utilisaient pas leur propre ordinateur.
Des logiciels de filtrage inefficaces
Ni le contrôle parental, ni les technologies de filtrage n’ont eu d’influence sur la façon dont les enfants ont été approchés, souligne le rapport. Celui-ci conclut que, malgré les résultats inquiétants de l’étude, les parents ne doivent pas pour autant interdire le Net aux enfants. Il suggère au contraire « d’ajouter ce type de sollicitations à la liste des dangers en ligne dont peuvent être victimes les enfants afin que les autorités puissent apporter des conseils aux familles ». Par ailleurs, « les risques en eux-mêmes ne sont pas alarmants au point de priver les enfants d’Internet ».