S’il y a une chose qu’on ne peut pas reprocher aux « polluposteurs » – ces spammers qui emplissent votre boîte aux lettres électronique de messages vantant les méthodes pour agrandir son pénis ou acheter des cartouches d’encre moins chères – c’est bien leur manque d’imagination à déjouer les filtres antispam. A l’heure où nombre de solutions antivirales s’équipent d’outils antispam et où les fournisseurs d’accès proposent des services (souvent payants) de filtrage, une nouvelle race de messages non sollicités à caractère publicitaire fait son apparition. Pas dans la boîte mail de l’internaute mais lors de sa session de navigation, à travers des fenêtres pop-up qui surgissent sur l’écran indépendamment du site visité.
300 millions de clients potentiels
Des outils de marketing direct (IP Advert, Million Blaster, IP BlastOmatic…) permettent d’envoyer des messages (publicitaires ou non) en désignant une plage d’adresses IP. Comme il est tout à fait possible, à travers les adresses IP, de définir une zone géographique, voire un fournisseur d’accès particulier, les spammers s’offrent la possibilité de cibler leurs « contacts ». Certes, lesdits contacts (les internautes) ne sont pas choisis en fonction de leurs goûts ou habitudes éventuelles, mais les spammers peuvent ainsi s’offrir le luxe d’inonder la planète Web à peu de frais. L’éditeur MillionBlaster n’hésite pas à vanter les qualités de son produit en soulignant la possibilité de toucher instantanément 300 millions d’internautes.
Cette méthode de spam ne permet cependant pas de récupérer l’adresse e-mail de l’internaute (si celui-ci répond, notamment, pour demander poliment l’arrêt des envois). Mais si les spammers se tournent vers ce type d’outils, c’est parce qu’ils ne considèrent pas les messages qui s’affichent sauvagement à travers les fenêtres des navigateurs comme du spam. Une façon, pour eux, d’échapper à la très récente loi californienne (ratifiée le 23 septembre 2003) qui condamne jusqu’à 1 million de dollars d’amende les auteurs des courriers non sollicités. La loi saura-t-elle s’adapter avant la prochaine mutation des spammers ?
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