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Les Français prêts à payer pour du contenu en ligne

« En téléchargeant des fichiers par l’intermédiaire de ces réseaux, je ne me trouve aucune justification légale, je sais pertinemment que je fraude, mais je sais pertinemment aussi que depuis, j’ai accès à un large pan de culture auquel mes modestes moyens ne me donnaient pas accès. » Cette déclaration d’un internaute anonyme n’est pas une provocation encourageant l’usage des réseaux d’échange peer-to-peer (P2P) mais une contribution au débat proposé du 6 janvier et le 30 mai 2003 par le Forum des droits sur l’Internet (FDI). Simples utilisateurs, techniciens, responsables d’associations professionnelles, auteurs, le forum a recueilli près de 700 contributions. Si nombre de questions restent en suspens (le rôle du FDI étant de faire avancer le débat, pas forcément de proposer des solutions), les contributions confirme une évidence : l’interdiction des réseau P2P est absolument exclue. Il serait en effet dommage de se passer des possibilités de partage de documents, de mutualisation des ressources, voire d’utilisation de réseau parallèle ou de secours (notamment pour les télécoms) qui rappellent les principes fondateurs du Net.

Le FDI constate cependant que le téléchargement de fichiers audiovisuels (musique et vidéo) soumis à copyright constitue l’usage le plus répandu sur les réseaux P2P, notamment grâce aux logiciels comme Kazaa. Mais cela ne fait pas des pirates systématiques de tous les utilisateurs. D’autant que nombre d’entres eux continuent d’acquérir les oeuvres téléchargées dans les circuits de distributions classiques. Pour certains, le P2P leur permet de prendre connaissance de l’oeuvre, de l’essayer avant de l’acheter. D’ailleurs, si nombre de contributeurs contestent le coût élevés des disques et vidéo (DVD) dans le commerce, nombreux se disent favorables à la mise en place de dispositifs permettant une rémunération des auteurs et interprètes (avant le producteur et la maison de disque) via des solutions de micro-paiements, de redevance ou licence de diffusion. La solution idéale restant encore à inventer. Quant au tarif, certains proposent 0,25 ou 0,50 euro par morceau téléchargé, soit des propositions qui se rapproche de la solution d’Apple avec iTune qui, pour 0,99 dollar, permet de copier dix fois le titre téléchargé (voir édition du 29 avril 2003). Sur le même principe, le tarif de 4 ou 5 euros par film a été proposé.

La collecte de données personnelles contestées

En revanche, si les internautes sont prêts à mettre (un peu) la main à la poche et invitent les maisons de disque à innover ? à la fois à travers une révision de leurs tarifs mais aussi dans le développement de produits interactifs à forte valeur ajoutée ? ils refusent d’être fichés. Ils contestent notamment la collecte de données personnelles par des entreprises privées, estimant que c’est le rôle des autorités policières, y compris en matière de contenu illicite comme la pédo-pronographie. Car les réseau P2P ne donnent pas seulement un accès immédiat aux contenus, il ouvre l’internaute à une diversité que les circuits traditionnels ne mettent que trop rarement en valeur. Les P2P permettent également d’accéder à des oeuvres inédites ou épuisées ou qui n’ont tout simplement jamais été éditées en CD audio comme certaines interprétations de compositions classiques.

En conclusion, les réseau P2P sont là pour durer. Il pourraient même redéfinir à nouveau l’usage du réseau vers une communication directe des internautes entre eux loin des serveurs centralisés. Il reste cependant à encadrer ces usages et à trouver des solutions concrètes aux problèmes de téléchargements illégaux.

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