Sur les 63 000 Français qui ont passé l’épreuve du Passeport de compétences informatiques européen (PCIE, également connu sous le nom d’ECDL dans le reste du monde) entre janvier et octobre 2005, plus de 30 000 n’ont pas obtenu la note minimale de validation de l’épreuve, soit près de la moitié des concourants. Pourtant, il s’agit de candidats formés. « On ne parle donc ici que de candidats volontaires et préparés », soutient la branche française de la fondation internationale ECDL, chargée d’administrer ces passeports de compétences informatiques.
Et sur les 30 000 élèves qui ont échoué à l’épreuve, près de la moitié (47 %) ont obtenu des résultats vraiment médiocres. « On n’ose pas extrapoler sur une population élargie ne s’y étant pas préparée… », ironise l’ECDL français. A titre de comparaison, seuls 28 % des candidats norvégiens ayant raté l’épreuve atteignent ce niveau de médiocrité. L’ECDL français semble considérer nos voisins nordiques comme des références en la matière, sans donner les chiffres permettant de le confirmer.
850 000 euros gaspillés par an
Le PCIE est né du constat que plus d’un salarié sur deux est aujourd’hui amené à exploiter l’outil informatique et, donc, à gérer des documents numériques, se servir d’applications de bureautique (traitement de texte, tableur…) et de communication (Web, e-mail, etc.). L’objectif du PCIE consiste donc à évaluer les compétences en la matière et à les améliorer selon les besoins.
Par extrapolation, l’organisme français estime qu’une entreprise norvégienne de 200 personnes gaspille quelque 850 000 euros par an du fait de la méconnaissance des outils informatiques et du manque de compétences de ses employés. « Quid de l’entreprise française ? On n’ose y penser… ».
Le raccourci est peut-être un peu rapide dans la mesure où un employé qui découvre l’outil informatique en entreprise sera probablement amené à développer ses compétences chez lui et, donc, à progresser. Et quid des gains de productivité qu’apportent les nouvelles technologies, malgré les incompétences constatées ? Enfin, si les candidats français sont si nuls que le prétend l’ECDL français, peut-être faudrait-il s’interroger sur la qualité des formations.
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