Les futures licences de Microsoft sur la sellette
Le cabinet Garner Group soupçonne Microsoft de préparer une politique de licence qui augmentera le coût d’utilisation de ses logiciels. L’introduction de licences non perpétuelles, autrement dit limitées dans le temps, entraînerait un surcoût de 20% pour les parcs informatiques des entreprises.
Le cabinet Gartner Group a jeté un pavé dans la mare en annonçant que Microsoft poussera les utilisateurs à adopter les nouvelles versions de Windows NT en modifiant les conditions de licence du système d’exploitation. L’éditeur prévoit même de changer le panel de fonctions disponibles lors de l’achat du logiciel pour générer davantage de revenus. Tel est l’avertissement lancé cette semaine par l’analyste senior Thomas Bittman, du Gartner Group.
Selon lui, Microsoft a pris conscience que les différentes versions de son propre système d’exploitation réseau sont entrées en compétition sur le plan commercial. Pour encourager les administrateurs à mettre à jour les logiciels de leur parc informatique, la firme de Redmond songerait à adopter un régime de licences non perpétuelles. « Il est plus facile de faire passer les utilisateurs à la version suivante si la licence en cours est en train d’expirer », prévient Thomas Bittman. L’analyste fait remarquer que les termes contractuels permettent à Microsoft de modifier à volonté les droits sur son OS. Avec une nouvelle stratégie de packaging, l’éditeur serait en mesure de tirer les prix vers le haut : « Au lieu d’ajouter de nouvelles fonctions à des produits existants, la nouvelle stratégie de packaging de Microsoft revient à annoncer une nouvelle offre à des prix plus élevés. Tandis qu’il n’y pas d’augmentation de tarif pour le produit de base, il coûte plus cher d’obtenir des fonctions complémentaires dont beaucoup de gens ont besoin ». Selon les estimations du Gartner Group, les sociétés devront payer leurs logiciels Microsoft jusqu’à 50% plus cher chaque année d’ici 2002 si les offres sont repackagées… et même si le prix de base semble constant. A en croire une analyse du cabinet sur le coût d’une licence Office pour 5000 ordinateurs de bureau durant cinq ans, l’augmentation théorique de la tarification totale atteindrait…224%. D’après l’analyste, les risques sont grands pour que l’éditeur propose dès l’année prochaine des licences non perpétuelles. En quelques années, cette seule modification de la politique tarifaire pourrait générer un surcoût de 20% par rapport au coût total des licences perpétuelles équivalentes.
Pour en savoir plus : Le site du Gartner Group