Toute la musique réunie en un seul endroit. Voilà ce que propose Apple aux fanatiques de son juke-box numérique. Des célébrités du milieu musical (Sheryl Crow, Eminem, The Eagles…) soutiennent l’initiative et certains sont même des utilisateurs convaincus de l’iPod (voir édition du 26 novembre 2002). Et on peut dire que la firme a effectivement réussi un tour de force : iTunes 4 conserve ses fonctions de base (lecteur, encodeur MP3, graveur de CD, tuner radio…) mais il recèle d’autres trésors comme -enfin ! – le partage de sa musique avec d’autres Mac. Grâce à Rendezvous (voir édition du 3 septembre 2002), iTunes demande l’accès à la discothèque d’un ordinateur placé dans son environnement immédiat (un réseau local filaire ou sans fil), mais aussi au travers de l’Internet. Steve Jobs avait présenté depuis longtemps cette fonction. Le morceau joué est en fait diffusé en direct d’un Mac vers un autre et non téléchargé : il ne s’agit donc pas d’une copie. Sur un réseau local, on fera attention de bien être sur le même sous-réseau. L’utilisation de ce type de partage sur Internet, pour l’instant non documentée par Apple, s’avère simplissime si vous disposez d’une connexion permanente : il suffit d’entrer l’adresse IP du Mac sur lequel se trouvent les morceaux (un simple Pomme-K dans iTunes). Autre avantage de l’utilisation de l’adresse IP : elle permet de partager les morceaux sur des Mac ne se trouvant pas sur le même sous-réseau. Le partage s’avère généralement meilleur si vous utilisez des fichiers encodés en AAC.
Disponible dans l’application depuis juillet 2002 pour la lecture de morceaux (voir édition du 24 juillet 2002), le format AAC est bien la grande nouveauté. iTunes permet toujours d’importer les morceaux d’un CD et il est désormais capable de l’encoder au nouveau format, à condition d’avoir installé la mise à jour 6.2 de QuickTime. Selon Apple, le format AAC compressé à 128 kbits/s égalerait la qualité du son CD. Ou presque… En fait, il convient de bien régler la fréquence d’échantillonnage : 128 kbits/s s’avère un minimum, tout à fait correct lorsqu’on en fait une utilisation simple et grand public. A ce niveau d’encodage, difficile de faire une différence de qualité sur du matériel hi-fi classique. Pour les esthètes qui voudront utiliser des chaînes haut de gamme, des enceintes complexes ou un casque de très bonne qualité, il faudra augmenter la fréquence (passer par exemple à 48 KHz) et le débit (iTunes propose 18 niveaux, de 16 à 320 kbits/s). On obtient des fichiers beaucoup plus volumineux, mais aussi une qualité d’écoutequasiment irréprochable. Les fichiers portent l’extension « .m4a », signifiant qu’ils ne sont pas pourvus de clé de gestion de droits, à la différence des morceaux téléchargés sur le site de vente en ligne d’Apple (portant l’extension « .m4p », protégés). iTunes ne permet pas de transcoder des fichiers acquis en ligne : un fichier « .m4p » ne peut pas être transformé au format MP3, WAV ou AIFF. Le système de gestion de droits n’autorise également pas le partage de l’écoute des morceaux achetés sur Internet sur d’autres Mac qui ne disposeraient pas de l’identifiant Apple et du mot de passe utilisés pour les acheter.
Listes de lecture, images, gravure sur DVD…
Les autres nouveautés sont des améliorations mineures dans la gestion des morceaux, mais qui apportent un vrai plus à l’utilisation générale de la machine ! Les listes de lecture intelligente se complexifient quelque peu : il devient ainsi possible de créer des listes par genre, compositeur, artiste, favoris absolus (plus de 5 étoiles), jamais écoutées, nouveautés ; il est possible de décider lesquelles partager, ou encore de demander à l’ordinateur de remplir l’iPod en fonction du volume de celui-ci (jusqu’à 29 Go). iTunes ne s’avère en effet plus limité à 32 000 morceaux, comme dans la version précédente, et il devient théoriquement possible de disposer d’une discothèque infinie… Autre grande nouveauté, l’ajout d’images pour connaître la provenance d’un morceau d’un seul coup d’oeil. L’opération est d’une simplicité déconcertante : un simple glisser-déposer et la pochette d’un album apparaît dans la fenêtre désignée. Moins intuitif : pour effacer ladite vignette, il convient de passer par le panneau d’information du morceau. Enfin, on notera sans doute avec ravissement, outre l’habituelle utilisation des CD enregistrables (voir édition du 22 juillet 2001), la possibilité de graver des DVD pour archiver sa musique.
Autre avantage d’iTunes 4 : l’enregistrement de morceaux pour une écoute en continu, impossible auparavant – il y avait une seconde d’intervalle au minimum. L’application permet de croiser les morceaux de l’un à l’autre, comme sur certaines compilations commercialisées. En résumé, s’il n’est pas possible d’acheter des morceaux de musique en ligne lorsqu’on utilise iTunes ailleurs qu’en Amérique du nord (le lancement du service en Europe est subordonné à l’obtention de droits par Apple), le nombre de nouveautés dans iTunes 4 mérite son téléchargement, d’autant qu’il s’inscrit désormais dans le quatuor iLife (voir édition du 18 juillet 2002) pour Mac OS X Jaguar. Prochaine étape, le partage des fichiers par l’intermédiaire d’AirPort vers la chaîne hi-fi de la maison ?
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