Les Hammer d’AMD démarreront à 2 GHz
En proposant ses futurs processeurs 64 bits à 2 GHz, AMD a bien l’intention de surpasser Intel en matière de fréquence. Sans pour autant oublier sa politique de True Performance Initiative. Le Hammer 2 GHz pourrait s’intituler 3400+. Un chiffre au delà de toute logique puisqu’il ne partage pas les mêmes écarts par rapport à ceux employés pour les Athlon. Essayons pourtant de comprendre.
Les processeurs Hammer seront lancés à la fréquence de 2 GHz au minimum. C’est ce qu’a annoncé Jerry Sanders, patron d’AMD, à l’occasion d’une conférence organisée par Merrill Lynch, mardi 30 avril à San Francisco. Autrement dit, les Hammer, notamment les Opteron destinés au marché des serveurs haut de gamme (voir édition du 26 avril 2002), seront lancés à des fréquences supérieures à celles des Itanium 2 dont Intel a annoncé qu’ils seraient 1,5 à 2 fois plus rapides que les Itanium cadencé à 800 MHz. Pour l’occasion, Intel estime d’ailleurs que la fréquence des processeurs serveur est moins primordiale que celle des puces destinées aux ordinateurs de bureau.
En équivalence TPI (True Performance Initiative, qui fait référence à la puissance de traitement supposée du processeur et non à sa seule fréquence afin de rester, malgré ce que dit AMD, dans la course aux mégahertz menée par Intel), 2 GHz chez AMD correspondent à 3400+. Comprendre qu’un Pentium 4 devrait tourner à 3,4 GHz pour offrir la même puissance qu’un Hammer à 2 GHz. Voilà qui ne va guère faciliter la compréhension, si l’on se souvient que l’actuel Athlon 2100+ est réellement cadencé à 1,73 GHz.
L’unité de puissance variable d’AMD
Pour mieux décortiquer cet argumentaire, nous avons procédé à un petit calcul amusant. Si l’on considère le processeur juste cité, on obtient une unité « 100+ » à 0,823 MHz (1 730 MHz / « 2100+ »). Pour la famille Athlon. Car pour la famille Hammer, le « 100+ » revient à 0,588 MHz (2 000 MHz / « 3400+ »). Une différence inexplicable autrement que par un rapport logarithmique (à moins que ce ne soit de l’exponentiel inversé ?). Bien sûr, AMD a tout à fait le droit de ne pas partager la même unité de puissance entre ses familles de processeurs. Mais si, malgré cette stratégie douteuse (qui ne remet pas en cause les qualités des puces), le fondeur de Sunnyvale veut rester cohérent, il devra renommer son Opteron autrement que par un « 3400+ », un artifice numérique augmenté qui, au final, ne veut plus rien dire. D’autant plus qu’il fait référence, rappelons le, au Pentium 4 qui n’est pas une puce destinée au segment des serveurs. Cela dit, la commercialisation des processeurs Hammer n’étant pas prévue avant 2003, AMD a tout le temps de revoir sa stratégie marketing…