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Les hauts et les bas du G4

La principale question que personne n’a encore osé soulever concerne la viabilité du G4. Ce processeur, apparu à l’été 1999, est présenté comme une petite merveille de technologie. Il s’agit en fait d’un G3 doté d’une partie spécifiquement conçue pour du traitement intensif de données. Ce « coeur de calcul », appelé AltiVec par Motorola, a été surnommé Velocity Engine par Apple, dans un premier temps. La firme semble avoir abandonné la communication sur cet aspect purement marketing. Il s’agit en fait d’un module dopé par plus de 200 instructions, en mesure de décharger le processeur des instructions les plus rébarbatives à traiter. Ce délestage n’est pas inutile, puisqu’il permet à l’ordinateur une augmentation significative de sa puissance de calcul.

Un processeur difficile à fabriquer

Bref, le G4 a été conçu pour être un « killer » ! Génial ! Malheureusement, il est également très difficile à concevoir et à fabriquer. Dès ses débuts, Apple, qui a lancé trop tôt les machines se reposant sur ces puces, s’en mord les doigts : c’est l’épisode de la marche arrière inexpliquée et confuse de septembre 1999, où les Power Mac G4, annoncés à 500 MHz, sortent finalement à 450 MHz, faute de puces pouvant effectivement franchir le cap des 500 MHz ! Signe avant-coureur ? Toujours est-il que ce n’est qu’à l’hiver que les machines annoncées au Seybold d’août arrivent sur les rayons, avec 5 mois de retard. Et depuis ?

Depuis, les fondeurs de puces pour PC ont franchi un cap : 1 000 MHz ! Si ces processeurs ne sont, insiste-t-on chez Apple, pas capables de faire d’ombre au G4, ils marquent tout de même les esprits : dans le monde PC, les ordinateurs tournent vite, pensera le client moyen. Et lorsque vous allez les voir, peu de vendeurs sont en mesure d’expliquer les raisons de cette différence, qui fait qu’un PowerPC fonctionnant à 500 MHz est en mesure de rivaliser sur certaines applications avec un Pentium fonctionnant à plus d’1 GHz (le rapport s’établit à 2/2,5 ? il convient de multiplier la vitesse d’un PowerPC par 2 ou 2,5 pour le comparer à un processeur du monde PC, lorsque l’on utilise des applications bien optimisées pour les deux monde, cela va de soi).

Le G4 biprocesseur ne peut s’exprimer pleinement qu’avec MacOS X

Reste qu’en juillet 2000, tout le monde s’attendait à voir apparaître un G4 fonctionnant à haute fréquence. Que nenni ! Les nouveaux PowerMac ont chacun deux processeurs, mais ceux-ci tournent toujours à 500 MHz. Cette astuce d’Apple, qui montre ses dons en arithmétique en posant l’équation 1 GHz = 2 X 500 MHz, n’est pas convaincante. En effet, le système 9 de Mac OS, s’il peut utiliser le deuxième processeur, ne le fait véritablement que dans certaines conditions à réunir. Le PowerMac multiprocesseur est donc un monstre de la nature, avec l’ancien système d’exploitation. En revanche, allié au nouveau système, il s’agira d’une bête de guerre. Mais ce nouveau système n’est pas là pour le moment…

L’été 2000 est donc un tournant dans l’année d’Apple : c’est à partir de ce moment que la pression sur la société va s’élever et que les rumeurs sur les aléas de la conception et la production du G4 vont essaimer. Motorola avait annoncé un G4 à 800 MHz à l’automne 1999. Où est-il ? Que fait la firme ? Y a-t-il péril en la demeure ? Plus les jours et les semaines passent, plus les aficionados du Mac, les analystes financiers et les commentateurs s’interrogent sur l’état d’avancement des programmes de développement du processeur. Des données ont finalement filtré : Motorola semblerait être dans une position délicate, avec une véritable fuite des cerveaux qui font les processeurs d’Apple. En fait, cette échappée souligne les difficultés de Motorola, qui était quelque peu échaudée par son aventure dans les clones de Mac (Apple avait laissé quelques constructeurs fabriquer des ordinateurs utilisant le système d’exploitation du Mac, jusqu’en 1997, dont Motorola). La firme avait fait le choix de réorienter ses crédits de recherche en 1998 vers sa branche « téléphonie mobile », alors en perte de vitesse, car se reposant sur des technologies analogiques, quand ses principaux concurrents fabriquaient des téléphones numériques. Incidemment, la recherche sur le PowerPC en avait pris un coup, dont les répercussions se sont fait sentir à l’été 1999. Pour rattraper le retard, une année est bien le moindre délai.

Exit le G4 ?

Du coup, avec un tel retard, la question qui se pose concerne le maintien des G4 comme processeurs de choc. Et si tout bêtement, Apple rayait de son catalogue ce processeur et se retournait vers le G3, dont le développement s’est poursuivi, notamment chez IBM, et qui est à même d’atteindre rapidement les 1,5 GHz ? Cette solution évoquée a fait suite à d’autres beaucoup plus saugrenues, mais qu’il convient de mettre également dans la balance : pourquoi ne pas utiliser l’architecture des processeurs de la plate-forme X86 d’Intel ?

En fait, la solution la plus probable est celle qui a été présentée par Apple : la gamme grand public devrait toujours bénéficier des G3 et de leur montée en puissance possible, tandis que les machines professionnelles seront équipées de G4 et du nouveau logiciel système, MacOS X. Celui-ci, capable d’utiliser à plein le processeur, pourra lui faire « cracher » tout ce qu’il a dans le ventre et cela même à des vitesses d’horloge inférieures à celles des machines grand public équipées du logiciel système le plus récent ! Alors, bientôt le G4 détrôné par le G3 ?

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