Les internautes américains banalisent les téléchargements
Un sondage réalisé aux Etats-Unis par Harris Interactive remet en cause l’efficacité des campagnes pédagogiques envers les internautes amateurs de téléchargements illégaux.
Les résultats du sondage sur la musique en ligne effectué par l’institut Harris Interactive, publié fin janvier 2004, ont dû faire bondir les membres de la RIAA (Recording Industry Association of America) et autres représentants des ayants droit. En effet, 75 % des Américains estiment que si télécharger de la musique en ligne pour la revendre relève du piratage et doit être répréhensible, le faire dans le cadre d’un usage familial ne devrait pas être considéré comme illégal. En octobre 2003, une étude ciblée sur les adolescents relevait des résultats similaires.
Plus révélateur : 70 % des internautes interrogés estiment que si le prix des CD audio était beaucoup plus bas qu’aujourd’hui, ils téléchargeraient beaucoup moins. Ce qui reste à prouver. Par ailleurs, plus de la moitié (54 %) considèrent que le piratage de fichiers MP3 revient à acheter des disques d’occasion, voire à faire une copie d’un album prêté par un ami. Une appréciation nuancée selon l’âge des participants, les plus jeunes (18-24 ans) étant d’accord à 70 % avec cette assertion contre seulement 36 % des plus de 65 ans.
Prise de conscience ou peur du gendarme ?
L’étude porte sur un sondage effectué auprès de 2 306 internautes en septembre 2003. Depuis, il est possible – mais peu probable – que les mentalités aient évolué dans un sens favorable à l’industrie du disque. Ce sondage révèle surtout que les campagnes pédagogiques concernant l’influence néfaste du piratage en ligne sur le travail des artistes ne portent pas leurs fruits. Et si le nombre de téléchargements illégaux semble avoir diminué ces derniers temps, on peut penser que cette baisse est plus due à la peur du gendarme – déclenchée cet été par la RIAA à travers la série de procès à l’encontre des particuliers – qu’à une prise de conscience collective.