Les moteurs de recherche se fondent dans le PC
En alternative aux moteurs de recherche traditionnels, l’éditeur Autonomy diffuse gratuitement un logiciel qui analyse le texte dans un document ou une application pour retrouver, sur son disque dur ou sur Internet, des informations sur le même sujet.
Alors que la plupart des internautes font surtout appel aux annuaires et aux moteurs de recherche du Web pour dénicher une information à leur mesure, quelques sociétés essaient de court-circuiter cette solution avec des assistants installés directement sur l’ordinateur. L’éditeur britannique Autonomy, spécialisé dans la recherche au sein de grands volumes de données, en fait partie.
Son logiciel dénommé Kenjin (« homme sage » en japonais) apporte du neuf avec un système discret et intéressant, du moins sur le papier. Disponible uniquement en anglais et pour Windows pour l’instant, il analyse ce que l’utilisateur écrit au sein d’un gestionnaire de courrier électronique (Outlook, Eudora), d’une application Microsoft (Word, Excel, PowerPoint) ou parmi le contenu d’une page Web pour tenter de dégager un thème central. En l’espace de deux secondes environ (sur un Pentium II à 266 MHz), il lance (régulièrement si on le souhaite) une recherche et affiche dans une petite fenêtre des liens vers des sites Web, des articles de presse, voire des textes indexés sur votre disque dur, le tout en relation avec le sujet dont vous vous occupez sur l’instant. Pour cibler la quête d’information, on peut choisir la rubrique « News » ou s’élargir au Web mondial.
L’installation complète, qui demande environ 3,3 Mo sur le disque dur, comprend un module optionnel pour élargir les recherches aux fichiers de son ordinateur. Il est vrai que le système a un intérêt théorique incontestable lorsque l’on surfe sur la Toile. Chaque fois que l’internaute arrive sur une page, Kenji propose immédiatement d’autres pages en relation, un peu à la manière de ce que propose le service Alexa (voir édition du 17 décembre 1999), sans l’aspect commercial. Inutile de savoir ce qu’est une adresse URL, il suffit de cliquer sur la phrase ou le mot qui signale le site.
Selon Mike Lynch, directeur général d’Autonomy, cette technologie supprimera à terme le recours aux moteurs de recherche. « Taper des mots clés dans un moteur semblera dans quelques années aussi ridicule que tourner une manivelle pour démarrer sa voiture », plaisante-t-il. Pas si sûr…
En effet, le problème principal est le même qu’avec les moteurs de recherche traditionnels : les réponses tombent souvent à côté et manquent de pertinence. Dans de nombreux cas pour la rubrique d’actualités, le lien pointe vers un site d’information américain (tel Wired ou Cnet) sans toujours préciser le titre de la page. L’absence de résumé ne permet pas de donner une idée précise du lien proposé, ce qui peut entraîner vers des fausses pistes. Le plus croustillant est que, malgré plusieurs essais, la recherche sur l’article que vous lisez actuellement n’a renvoyé à aucun moment vers le site de Kenjin, alors que ce nom propre est cité plusieurs fois ! Il est vrai que les pages en français sur le sujet sont encore rares. Enfin, il arrive que l’on clique sur des pages inexistantes, alors que des logiciels comme Copernic filtrent ce type d’étourderie.
L’intégration de la recherche dans un traitement de texte ou un tableur reste toutefois une piste intéressante. Le logiciel gratuit GuruNet est un autre exemple digne d’intérêt (voir édition du 4 octobre 1999). Ce dictionnaire élargi fournit des liens (communiqués de presse, cours boursiers) vers les sociétés à partir de leur simple nom. Il livre des informations sur la plupart des sujets, mais n’évite pas certains écueils. Quelles que soient les applications, des progrès restent à faire.
Pour en savoir plus :
* Kenjin
* GuruNet