Les opérateurs télécoms tentent d’unifier leurs voix
La nouvelle Fédération française des télécommunications et des communications
électroniques veut peser face aux pouvoirs publics.
La Fédération Française des Télécommunications et des Communications Electroniques (FFT) vient de voir le jour. L’Afa (Association des fournisseurs d’accès et de services Internet), l’Afom (Association française des opérateurs mobiles), l’Aforst (Association française des opérateurs de réseaux et de services de télécommunications)… Tout ce que la France compte d’opérateurs et de fournisseurs d’accès semble avoir décidé de joindre leurs forces au sein de la FFT. Même Iliad (dont la filiale Free avait discrètement quitté l’Afa au lancement des offres ADSL en 2002) est présent aux côtés de Bouygues Télécom, Colt, France Telecom, Neuf Cegetel, Numéricable et SFR.
Présidé par Frank Esser (PDG de SFR) et dirigée par Yves Le Mouël (France Telecom), l’association aura pour mission de « représenter l’ensemble du secteur des télécommunications et des communications électroniques et de promouvoir son développement« , selon le communiqué. Autrement dit, peser de tout son poids dans les choix stratégiques de la nation face aux pouvoirs publics pour le développement de l’industrie des télécoms.
Le dividende numérique en jeu
En jeu, notamment, le dividende numérique ou la redistribution des fréquences hertziennes libérées par les diffuseurs audiovisuels avec le passage aux technologies numériques (TNT…). Si les chaînes de télévision veulent conserver la main mise sur ces fréquences pour déployer la Télévision mobile personnelle (TMP), les opérateurs télécoms y voient une formidable opportunité pour développer de nouveaux services de haut débit sur les terminaux mobile (et, du coup, désenclaver les zones blanches). Ce n’est pas un hasard si la FFT annonce sa création le jour de la signature par Christine Lagarde, ministre de l’Economie, des Finances et de l’Emploi, en présence de Michel Boyon, président du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) de « l’arrêté TMP » qui doit donner un coup d’impulsion au déploiement de la télévision mobile.
« La création de la Fédération Française des Télécoms […] constitue un signe fort et clair de la volonté des différents acteurs des télécommunications et des communications électroniques de privilégier la concertation avec les pouvoirs publics et la société civile, dans le cadre d’un dialogue constructif« , souligne Franck Esser dans le communiqué. La FFT servira donc de plate-forme de négociations pour faire le lien avec le pouvoirs publics et les associations de défense des consommateurs.