Un PC gratuit, l’offre est évidemment tentante. Reste qu’il faut ensuite payer un abonnement à un fournisseur d’accès Internet et des communications souvent facturées à un coût prohibitif. « Il est aberrant qu’il soit nécessaire d’avoir un doctorat pour estimer le prix d’un PC » estimait en substance Jodie Berstein, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC. Et pour cause : le coût total pouvait atteindre plus de quatre fois le prix annoncé dans la publicité !
Buy.com, Value America et Office Depot, les trois sociétés incriminées, se sont vues reprochées plusieurs points précis. Comme par exemple le montant de la réduction consentie par rapport au coût réel de l’ordinateur, car la différence est généralement peu conséquente. Ou encore la possibilité pour le fournisseur d’accès de surtaxer les communications vers certains sites (hors zone locale) ou à certaines heures.
A noter aussi que ni Office Depot ni Value America ne fournissait d’écran avec leurs soi-disant PC gratuits… Aujourd’hui après négociations, ces revendeurs sont tenus de fournir aux consommateurs tous les éléments leur permettant de calculer réellement le prix de revient de leur PC.
Qu’en est-il en France ? Il existe en effet dans l’hexagone des offres proches de celles mises en cause aux Etat-Unis, permettant d’acquérir un PC en souscrivant un abonnement à un fournisseur d’accès Internet (voir édition du 9 novembre 1999).
Le parquet de Draguignan (Var) a enregistré une trentaine de plaintes dans une affaire qui pourrait toucher plusieurs centaines de personnes. Celles-ci sont victimes de ce que la justice appelle une « loterie prohibée », c’est-à-dire un tirage au sort dans lequel tout le monde gagne. En l’occurrence le gain est un PC, qu’il faut bien entendu payer en versant un forfait mensuel pendant 36 mois… avant de rendre l’ordinateur.
La technique est similaire à celle employée pour fournir des téléphones portables, d’ailleurs des liens existeraient entre les protagonistes. La semaine dernière, les dirigeants des structures commerciales montées pour l’occasion ont été interpellés. Ils devront répondre à des plaintes pour « publicité mensongère » et « tromperie ».
Il semble que peu d’affaires similaires aient été transmises à la justice. Pour éviter les pièges, comme le souligne un responsable de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) : « Les consommateurs doivent absolument faire attention à tous les termes du contrat. Le fait même de proposer un ordinateur gratuitement devrait éveiller les soupçons ». Méfiance donc.
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