Le 7 janvier dernier, Bill Clinton a lancé aux Etats-Unis un « plan national pour la protection des systèmes d’information » afin de prévenir les risques d’intrusion de pirates ou de terroristes sur les réseaux informatiques américains. L’économie outre-Atlantique étant dépendante des nouvelles technologies, le gouvernement veut se donner les moyens d’empêcher la paralysie des serveurs sensibles, l’interception ou le vol de données secrètes, quel qu’en soit l’auteur. Le programme fédéral prévoit la mise en place du réseau FIDNET pour coordonner et faire circuler l’information entre les agences de sécurité des différents Etats. La surveillance touchera les secteurs économiques les plus exposés (transport, télécoms, finance, énergie, etc.). Signalons qu’un rapport de l’organisation Epic, publié en 1998 en réponse au projet de l’administration Clinton, dénonce des conséquences fâcheuses. En étendant les pouvoirs des agences de renseignement américaines, le plan lancé par Bill Clinton menacerait le respect de la vie privée des citoyens américains.
La coordination des services de police est aussi à l’ordre du jour en France, pour lutter contre toute forme de criminalité liée à Internet. A la mi-1999, lors de l’université d’été du gouvernement à Hourtin, le premier Ministre Lionel Jospin avait annoncé un peu vite la création de cet office, dans quelques semaines ». L’organisme, dont les missions et les moyens font encore l’objet de débats au Ministère de l’Intérieur, est en fait loin d’être opérationnel. « Il va balayer large, et traitera toutes les formes de criminalité liées à l’informatique, qu’il s’agisse de traque via Internet, d’affaires de pédophilie ou de terrorisme », promet Alain Tourre, porte-parole de la Direction générale de la police nationale. Ses missions reprendront en partie celles de l’actuel Bureau Central de la Répression de la Criminalité informatique (BCRCI).
Ce dernier est constitué d’une cellule de 10 fonctionnaires basés à Nanterre, en région parisienne, avec une quarantaine de correspondants répartis en province. Grâce à ses compétences informatiques, ses missions sont variables : « Nous pouvons intervenir pour examiner la chaîne graphique de fabricants de faux billets, ou surveiller des hackers qui entrent dans un réseau », précise le commandant Le Guillou, membre du BCRCI. Capable de gérer ses propres enquêtes en collaboration avec la gendarmerie, le BCRCI transmet les affaires traditionnelles (pédophilie, trafics illicites, proxénétisme) vers les bureaux compétents (brigade des stupéfiants, office de répression du banditisme, etc.). Bref, le Net est le terrain d’une traque aux multiples visages. Du pirate informatique au revendeur d’héroïne, le réseau ne manque pas d’atouts pour les criminels de tout poil.
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