Les prétentions de l’Afnic sur le ‘.eu’
Le président de l’Afnic, Jean-Yves Babonneau, fait le point sur le futur nom de domaine de l’Union européenne. L’association chargée de la gestion des noms de domaine en France entend bien jouer un rôle dans le « .eu ».
La création d’un nom de domaine de premier niveau dédié à l’Union européenne est en marche. L’Icann accepterait que le « .eu » figure sur la liste ISO 3166 qui recense les codes utilisés pour désigner les entités géographiques, comme « fr » pour la France. Sur le territoire, justement, c’est l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) qui est chargée de la gestion des noms de domaine. Pour son président, Jean-Yves Babonneau, nous sommes maintenant parvenus à une nouvelle phase dans le dossier d’un nom de domaine de premier niveau pour l’Union européenne : « La Commission européenne vient de terminer une première série de discussions avec principalement les industriels de l’Internet. Maintenant les choses passent dans les mains des politiques et l’approche n’est plus seulement commerciale », analyse-t-il.
Selon Jean-Yves Babonneau, trois aspects sont à considérer. « Tout d’abord, nous nous orientons vers une charte qui déterminera les conditions d’accession au ‘.eu' » commente-t-il. « Le ‘.eu’ s’adressera aux personnes possédant une adresse dans un pays de L’UE. Il sera probablement réservé aux ayants droit des marques ou possesseurs d’une raison sociale. Disons qu’auparavant, il y avait 1 chance sur 30 pour que cela soit ainsi, maintenant on peut l’estimer à 1 chance sur 3. » En plus du « .eu », on va aussi voir se développer des domaines de deuxième niveau (SLD) comme « .nom.eu » ou « .org.eu ». Les utilisateurs réclament qu’ils soient définis dans la charte.
Le deuxième aspect soulevé par le président de l’Afnic concerne la vérification des droits dans chaque pays. « Le système d’adressage par domaine (DNS), tout comme la base Whois, pourront être gérés au niveau de chaque pays de l’UE. En France, l’Afnic est tout à fait capable de se charger du ‘.eu’, nous le faisons déjà pour le ‘.fr’ et cela permettrait de bénéficier de coûts faibles », glisse Jean-Yves Babonneau, qui cette fois-ci estime la probabilité d’une gestion DNS et Whois au niveau de chaque état à 1 chance sur 5.
Enfin, pour garantir une visibilité égale à tous les détenteurs du « .eu », il faudra mettre en place un annuaire. C’est l’aspect « référencement universel » qui constitue le troisième point du président de l’Afnic : « En France, nous avons développé notre annuaire. L’UE peut tout à fait être amenée à demander à HarmoNIC [l’annuaire mis en place par l’Afnic, Ndlr] de se charger du référencement. » L’annuaire de l’Afnic comme base d’un annuaire du « .eu », la proposition est claire. Elle figure d’ailleurs parmi les suggestions apportées mi-mars par l’Afnic à la création du « .eu ». Hasard de l’alphabet, la contribution de l’association française figure en seconde position des 92 réponses disponibles sur le site de l’UE. Les discussions continuent, la prochaine réunion a lieu début décembre et les principes devraient être adoptés dans la foulée. La mise en oeuvre du « .eu », elle, interviendra en 2001. Mais d’ici là, les réactions aux propositions du président de l’Afnic ne devraient pas se faire attendre…
Pour en savoir plus :
* L’Afnic
* Les contributions sur le site de l’UE
Lire aussi le dossier SVM :
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