Les professionnels du cinéma font pression sur les annonceurs des réseaux P2P
Sous l’impulsion des producteurs du film Les Choristes, quinze organismes du monde du cinéma attaquent des annonceurs en ligne pour « délit de complicité de contrefaçon ».
Non aux campagne de publicité en ligne en provenance d’annonceurs français sur des réseaux peer-to-peer (P2P). On peut résumer ainsi la nouvelle action en justice qui oppose les ayants droit et exploitants de sites P2P.
Sous la houlette des sociétés de production Galatée Films et Pathé Renn Production (qui ont sorti le film Les Choristes), quinze sociétés de défense des intérêts du secteur cinématographique se sont fédérées pour attaquer une poignée d’annonceurs en ligne de tout type « pris la main dans le sac » : Neuf Télécom, Telecom Italia, AOL, La Française des Jeux, la SNCF, Finaref et le groupe Partouche. Motif : délit de complicité de contrefaçon.
Tous ces annonceurs ont reçu une citation directe devant le tribunal correctionnel de Paris. Les fournisseurs d’accès Internet (FAI) sont une nouvelle fois au coeur de la tourmente. Dans leur communiqué de presse commun, les professionnels du cinéma évoquent « une responsabilité supplémentaire » des FAI car ils « offrent à l’internaute les moyens techniques nécessaires à l’accomplissement du délit ». « Derrière la piraterie, il existe une économie souterraine de facilitateurs pour la contrefaçon », estime Jean Cottain, représentant de la Chambre Syndicale des Producteurs de Films (CSPF). La première audience devrait avoir lieu à la rentrée.
L’affaire, présentée comme une collusion tacite entre FAI et réseaux P2P, rappelle l’accord publicitaire que Tiscali avait signé avec Kazaa en septembre 2002. Un « pacte avec le diable » qui avait été déjà été critiqué à l’époque par les représentants des industries du divertissement.