Les promesses de Mac OS X Serveur
Le logiciel serveur d’Apple est passé en version 10.0 lors de la dernière conférence des développeurs. Pas question de faire d’amalgame sous couvert d’une interface similaire : ce logiciel est une bombe qui risque de donner du fil à retordre à d’autres systèmes… quand de vrais serveurs frappés de la Pomme apparaîtront. Revue de troupes.
Au premier coup d’oeil, difficile de faire la différence entre Mac OS X en version client et en version serveur : le second a adopté l’interface graphique du premier désormais disponible sur tous les Mac (voir édition du 22 mai 2001), et il n’est plus aussi simple de les distinguer. Mais passez à l’action et vous n’êtes plus dans le même monde : cette version du système d’Apple n’est pas à mettre entre des mains innocentes, c’est une bombe ! En fait, ce sont véritablement les entreprises qui en seront contentes, quand Apple aura sorti du matériel serveur digne de ce nom, ou pour le moins comparable à ce qui se trouve sur le marché. Mais il se dit qu’elle y travaillerait…
En attendant, un tour d’horizon des fonctions dont la firme a pourvu cette application semble nécessaire. Les améliorations du noyau ont été multiples par rapport à la version précédente du logiciel qui apparaît beaucoup plus comme une évolution du système de NeXT que comme une filiation de Mac OS. En fait, même si les utilisateurs de cette version protesteront contre l’utilisation de telle normalisation plutôt que telle autre, ils n’auront pas beaucoup de griefs à émettre contre d’éventuelles impasses. Mac OS X Serveur 10.0 contient presque tout ce qui est nécessaire pour fonctionner ! Aucun des logiciels Apple supplémentaires nécessaires par le passé ne devra être acheté. Ni d’ailleurs certaines applications tierces.
Mac OS X pour l’édition sur le Web
Dans cette veine, l’implémentation de Samba va par exemple beaucoup plus loin que ce qu’on trouve habituellement dans le monde Linux. Samba, c’est une application open source qui permet au serveur d’accepter des clients sous Windows. Dans Mac OS X, le logiciel est carrément intégré dans les outils de gestion du serveur. On le configure donc comme n’importe quel autre service réseau. Mais ce n’est pas tout, puisque le serveur Web Apache est aussi de la partie en standard et totalement intégré ! Avec lui, la firme s’autorise des extravagances impressionnantes : le support de WebDAV (Web Distributed Authoring and Versioning ? mise à jour et édition distribuée sur le Web) permet à n’importe quel Mac équipé de Mac OS X de réaliser les modifications nécessaires à un site, tout en laissant le serveur en fonction. Mais Apache dispose aussi de modules de recherche et de classement Sherlock, dont l’efficacité n’est plus à prouver. Encore plus fort : le serveur s’accompagne d’un logiciel de diffusion QuickTime et du déploiement de WebObject. L’addition de ces quelques applications permet de réaliser des sites très puissants, WebObject étant déjà une référence en la matière.
Mais il faudrait presque écrire un livre pour décrire les autres fonctions. Comme la fonction de cache du serveur qui permet de soutenir 2 645 connexions par seconde, ou un débit d’information de 130 Mo/s. Ou le paramétrage du proxy, permettant de servir prioritairement les utilisateurs internes, les outils et langages qui autorisent l’ajout de contenu dynamique grâce à tout ce qu’il y a de plus courant sur un serveur Web, comme les scripts CGI, les shells UNIX, le support de PHP, de MySQL, de Perl ou, moins courant, d’AppleScript. On en oublie, mais cette mouture s’accompagne évidemment de services d’e-mail ou le service de synchronisation automatique des données pour les utilisateurs équipés de portables, qui ne perçoivent pas de différence, qu’ils soient au bureau ou sur la route. Ajoutons enfin, pour tâcher d’avoir fait un tour suffisamment vaste du logiciel, le partage d’imprimantes et les services d’impression pour des clients Windows, Unix et Mac, en passant soit par TCP/IP, soit par USB ou AppleShare. Les utilisateurs de PC n’y voient que du feu ! Au total, Mac OS X serveur 10.0 se présente donc comme un très sérieux concurrent aussi bien pour Linux que pour Windows 2000, ses avantages de partage des données sur plates-formes multiples lui conférant une longueur d’avance, pour le moment.
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