Les sites sportifs français couvrent les JO d’Athènes à distance
Seul Sport24.com a obtenu une accréditation du CIO pour couvrir l’événement sur le terrain. Les groupes médias privilégient une stratégie de production de contenus pour une diffusion multi supports.
Belle performance pour Sport24.com : c’est le seul média en ligne qui a décroché une accréditation du Comité International Olympique (CIO) pour couvrir les Jeux Olympiques (JO) d’Athènes, dont la cérémonie d’ouverture est programmée vendredi 13 août 2004. « Nous avons envoyé deux journalistes là-bas; pour la couverture », explique Frédéric Sitterlé, PDG de Sport24.com qui dispose d’une équipe de six personnes à temps plein. Les envoyés spéciaux auront pour mission d’apporter des informations fraîches destinées à alimenter le site Sport24.com, essentiellement sous forme d’articles et de photos.
Par délégation du CIO, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et l’Union syndicale des journalistes sportifs (USJS) sont chargés de recueillir les demandes d’accréditation des médias français, y compris ceux en provenance du Net. « Seul Sport24.com a effectué cette démarche parmi les sites sportifs français », indique Gérard Marcout, un des responsables de communication du CNOSF en charge des relation avec les médias. Un site homologue comme Sporever.fr n’a pas initié cette procédure d’accréditation pour les XXVèmes JO.
Le fait de retrouver Sport24.com en unique ambassadeur des sites sportifs français à Athènes n’est pas très surprenant pour deux raisons principales : les conditions d’attribution des accréditations émises par le CIO sont assez drastiques et le secteur des médias en ligne « 100% sport » ont connu des difficultés économiques ces dernières années. A l’occasion des Jeux Olympiques de Sidney en 2000, trois sites sportifs français avaient obtenu des accréditations : Sport24.com, Sporever.fr et Sports.com. Ce dernier a stoppé ces activités en France fin 2002.
Pour les demandes d’accréditations de cette catégorie spécifique de médias, les critères exigés à l’entrée sont assez strictes : le CIO prend en compte des éléments comme le positionnement éditorial (le site Internet traite-t-il essentiellement de sport ? Est-il alimenté par des journalistes professionnels ?), l’audience du site et le degré d’indépendance de la société d’exploitation. De plus, des quotas de journalistes accrédités par pays et par genre de presse ont été définis. Malgré la vulgarisation des technologies de diffusion IP sur fond de développement du haut débit, les médias en ligne récupèrent encore une portion congrue.
Les groupes médias favorisent la mutualisation des contenus pour tous supports
Selon le département de communication du CIO installé à Lausanne (Suisse), 5 500 journalistes, tous médias confondus, se sont donnés rendez-vous à Athènes. En revanche, la répartition par support (journal, télévision, radio, Internet) n’est pas communiquée. Selon un pointage du quotidien Le Monde réalisé en 2002 à l’occasion des JO d’hiver de Salt Lake City, une cinquantaine de journalistes en ligne avaient obtenu le sésame pour couvrir l’évènement sur place.
La problématique des grands groupes de médias est différente. Par exemple, L’Equipe.fr n’a pas fait de demande officielle pour accréditer un journaliste en ligne. La rédaction Web travaille main dans la main avec les envoyés spéciaux qui produisent du contenu en premier lieu pour le quotidien papier ou la chaîne de télévision du groupe Amaury. Canal Plus et France Télévisions, diffuseurs officiels français des JO d’Athènes, s’appuient également sur leur dispositif audiovisuel pour faire remonter de l’information en ligne. La chaîne cryptée a envoyé sur place une soixantaine de collaborateurs pour couvrir l’événement. A charge pour l’équipe sur place de remonter des informations pour alimenter sa vitrine Web via Canalplus.fr. Quant à France Télévisions, il a signé un accord avec Free qui va proposer à ses abonnés haut débit cinq canaux ADSL événementiels pour suivre en direct quelques disciplines phares de la compétition olympique (voir édition du 2 août 2004).