Les grandes maisons de disques reprennent du poil de la bête en France grâce aux plates-formes de téléchargement musical et à leurs offres mobiles. EMI, Sony/BMG, Universal et Warner ont vu leurs ventes en ligne atteindre 5,8 millions d’euros au premier semestre 2005, soit 4,5 fois plus qu’un an plus tôt, selon le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep). Et dans le même temps, leurs ventes sur téléphone mobile ont progressé de 50 % à 7,5 millions d’euros.
Au final, l’Internet et la téléphonie mobile représentent désormais 2,6 % du chiffre d’affaires de l’industrie du disque (11,3 millions d’euros), contre 1,4 % un an plus tôt. Sur les six premiers mois de l’année, ces deux nouveaux supports de diffusion ont donc permis aux majors de compenser la baisse – 11 millions d’euros sur un an – de leurs ventes physiques. Celles-ci se sont stabilisées autour de 400 millions d’euros, après une chute de 221 % entre 2003 et 2004, et de 90,1 % entre 2002 et 2003.
La lutte contre le téléchargement musical continue
Le Snep ne relâche pas pour autant la pression dans sa lutte contre le téléchargement illégal de fichiers musicaux. Le syndicat entend notamment poursuivre ses actions en faveur de l’intégration de systèmes antipiratage dans les logiciels peer-to-peer. Sur ce terrain, il devrait bénéficier de la victoire remportée très récemment par les représentants australiens des producteurs phonographiques, qui ont obtenu la condamnation de Sharman Networks, l’éditeur de Kazaa, devant une cour de justice (voir édition du jour). Le réseau peer-to-peer est aujourd’hui illégal sur le territoire australien, jusqu’à ce qu’il intègre un système de protection contre le piratage.
L’industrie du disque attend, par ailleurs, le vote d’une loi imposant aux fabricants d’appareils électroniques de protéger les contenus audiovisuels numériques. Elle continuera également de militer pour l’interopérabilité des différentes plates-formes de téléchargement et des baladeurs numériques, ainsi que pour l’augmentation de la durée des droits voisins (droits des artistes et des producteurs), à ce jour limitée à 50 ans en Europe, contre au moins 95 ans aux Etats-Unis où la législation vient d’être révisée.
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