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L’Etat s’en tient à 4 licences UMTS

Après l’avis de l’ART puis la décision du gouvernement de n’accorder que 4 licences UMTS pour couvrir le territoire français (voir édition du 6 juin 2000), certaines voix, dont celle de Didier Migaud, rapporteur général PS du Budget, ont exprimé le désir d’une cinquième licence. L’idée a aussitôt trouvé un écho favorable auprès de certains opérateurs. Gérard Mestrallet, président du groupe Suez Lyonnaise des Eaux, qui est candidat avec l’Espagnol Telefonica à une licence de téléphonie mobile 3ème génération en France, ne comprenait pas pourquoi la France se marginalisait par rapport à d’autres grands pays européens. En effet, le gouvernement allemand a attribué 6 licences, la Grande-Bretagne et l’Italie en ont toutes deux accordé 5. La France, en choisissant 4 licences, fait ainsi jeu égal avec des petits pays comme la Suisse ou la Finlande. Pourtant, le gouvernement ainsi que l’ART ont expliqué leur décision en déclarant qu’il n’y avait pas de place pour un cinquième opérateur.

Aujourd’hui, le gouvernement français exclut toujours l’idée d’attribuer une cinquième licence de téléphonie mobile de troisième génération, mettant en avant que cela retarderait la mise en service de cette technologie. « C’est peut-être une bonne idée mais cela retarderait l’entrée de la France dans l’UMTS parce qu’il faudrait relancer l’appel à candidatures », déclarait à Reuters une porte-parole du secrétariat d’Etat à l’Industrie. Un retard qui est estimé entre 6 mois et 1 an. Une cinquième licence obligerait en effet de revoir le prix du ticket d’entrée des candidats.

Didier Migaud, rapporteur général du budget, ne comprend toujours pas pourquoi la France s’est arrêtée à quatre licences. « Je pense qu’il peut y avoir une possibilité d’une recette supplémentaire pour l’Etat sans que le consommateur puisse en subir les effets pervers ». Christian Pierret soulignait toutefois la semaine dernière qu’« une 5ème licence ne rapporterait pas plus à l’Etat, voire moins car les entreprises (retenues) seraient dans un contexte concurrentiel encore plus dur qu’aujourd’hui ». Selon des estimations établies par le ministère, une licence supplémentaire serait moins rentable pour les opérateurs.

Pourtant, ces derniers, ne font pas une mauvaise affaire. Ils ne paieront que 32,5 milliards de francs contre plus de 55 milliards pour une licence allemande. Et si l’on considère que la somme à payer est échelonnée et basée sur un franc calculé en 2000, le coût final des licences ne sera alors en France que de 25 milliards de francs par opérateur.

France Telecom (Itineris), Vivendi (SFR), Bouygues (Bouygues Telecom) et le tandem formé par Suez Lyonnaise des Eaux et Telefonica semblent assurés d’obtenir une licence. L’appel à candidature doit être lancé dans les prochains mois pour une attribution au cours du premier trimestre 2001 et une mise en service au début 2002.

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