L’Europe du multimédia comble son retard

Mobilité

Le dynamisme français compte pour beaucoup dans la réduction de l’écart qui sépare l’Europe des Etats-Unis en matière de multimédia. Un secteur où la France s’aligne juste derrière les Américains.

En retard l’industrie multimédia européenne face aux géants américains ? Pas tant que ça. Selon un rapport réalisé par J?lle Le Goff (DiGITIP-Observatoire des Stratégies industrielles ) et Aziz Mouline (professeur à l’Université de Rennes I) pour le compte du ministère de l’Industrie, le secteur multimédia au sens large (électronique grand public, contenus multimédia, télédiffusion, commerce électronique, logiciels, services, accès Internet, etc.) européen et, particulièrement, français, a comblé son retard au cours de la dernière décennie.

La fin de l’europessimisme

L’étude, effectuée sur la période 1993 – 2002, repose sur l’observation de 1 635 opérations de rapprochements (fusion-acquisition ou alliances), dont 939 européennes, réalisées par 1 265 firmes enclines à trouver un modèle économique viable et florissant dans « le triangle magique de l’économie de la convergence » que constitue le trio contenus-tuyaux-abonnés. En toute logique il en ressort que les éditeurs de logiciels (26,8 %), les opérateurs de télécommunications (21,9 %) et les industriels des programmes (19,7 %) dominent dans le jeu des rapprochements des entreprises. Suivent (avec 17,6 %) les investisseurs puis les fabricants de matériel et enfin les câblo-opérateurs.

Si les Etats-Unis dominent largement, par leur taux de participation, « les firmes européennes ont tendance à rattraper très nettement leur retard en fin de période et plus précisément à partir de l’an 2000, année qui met un terme à l’europessimisme », écrivent les auteurs. A elle seule la France s’affiche comme la plus dynamiques des nations du vieux continent. Son taux de participation aux opérations de regroupement s’élève à 52,1 % (489 rapprochements sur 939) devant l’Allemagne (20,4 %) et le Royaume-Uni (19,7 %). Et la présence des firmes française se remarque dans quasiment tous les secteurs : jeux et loisirs (25,4 %), commerce électronique (20,4 %), équipements multimédias (16,8 %), télévision interactive (11,2 %), accès Internet (9,2 %) et des services multimédias (7 %). Le commerce électronique ne se porte pas trop mal avec 2,39 milliards d’euros en 2002 et une croissance de 40 % prévue pour les années à venir.

Absente dans l’édition des logiciels

Une bonne santé qui place la production nationale (représentée par 30 % de participation aux opération de rapprochement des entreprises) au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis (68,9 %). Un bonne position essentiellement due aux poids lourds du secteur que sont Thomson, Alcatel, France Télécom ou encore Vivendi Universal. En revanche, l’étude montre de nombreux manque en terme de développement logiciels, de fabrication de matériel informatique et la production de circuits intégrés multimédias. De plus, les difficultés rencontrées par le secteur du jeu vidéo ont amené le gouvernement à lancer un plan de soutien (voir édition du 18 juillet 2003).

L’avenir passera notamment par la recherche et le développement (R&D). C’est pourquoi la Commission européenne a lancé, en décembre 1999, une initiative visant à mettre l’Europe en ligne et en faire « l’économie la plus compétitive et dynamique du monde ». Un plan qui passe par le développement d’Internet (plus rapide, moins cher), sa promotion et l’investissement dans les compétences et les hommes. Dans le secteur de la R&D, les Etats-Unis dominent largement avec 79 % de participation contre 51 % pour l’Europe. D’ailleurs, 51 % des regroupement effectués par des firmes européenne l’ont été avec des entreprises américaine. Parmi elle, Microsoft arrive en tête devant IBM, Intel et HP.