L’Europe face à la pénurie de main-d’oeuvre
L’organisation internationale du travail (OIT), qui s’est réunie du 12 au 15 décembre, a largement évoqué le problème de la pénurie de main-d’oeuvre dans le secteur des nouvelles technologies. Un problème que l’OIT considère à terme comme une entrave majeure pour l’expansion des NTIC.
L’Europe ne devrait pas échapper à la pénurie de main-d’oeuvre que connaissent déjà les Etats-Unis. Selon un rapport effectué pour la tenue de la sixième réunion régionale européenne de l’OIT qui se tenait du 12 au 15 décembre, le nombre de vacances d’emploi dans les NTIC risque de tripler, passant de 500 000 en 1998 à 1,6 million en 2002, en raison du manque de compétences et du vieillissement de la main-d’oeuvre. Par ailleurs, cette pénurie déjà ressentie a coûté 106 milliards de dollars en perte de produit intérieur brut depuis 1998 – manque à gagner qui ne devrait cesser d’augmenter en l’absence de personnel qualifié.
De nouveaux emplois, mais pas pour tout le monde
De fait, le rapport est plutôt alarmiste, n’hésitant pas à évoquer que le manque de personnel qualifié constituera inévitablement une entrave majeure à l’expansion des NTIC. Certes, l’organisation pronostique que la révolution du secteur des NTIC offrira de nouvelles opportunités pour un grand nombre des 15 millions de travailleurs sans emploi en Europe, mais pas pour tous, car généralement les compétences requises pour les nouveaux emplois à pourvoir diffèrent sensiblement de celles que possèdent les travailleurs licenciés.
Seule la formation du personnel peut résoudre le problème de qualification. Toutefois, poursuit le rapport, la formation est un investissement sur le long terme. La réponse immédiate serait, selon le rapport qui se fait écho de plusieurs employeurs, d’assouplir les lois d’immigration. Une façon d’aider les pays d’accueil mais qui ne manquera pas de provoquer une fuite des cerveaux dans les pays qui envoient du personnel qualifié.
Le rapport de l’OIT avertit que, si la pénurie de personnel qualifié persiste, « les transferts d’entreprises pourraient se multiplier, les sociétés n’hésitant pas à s’implanter sur les marchés du travail où l’on trouve en abondance des analystes fonctionnels, des programmeurs et des techniciens, ce qui ne manquerait pas de creuser encore davantage en Europe l’écart entre régions riches et pauvres du point de vue technologique ».
Pour en savoir plus : Le site de l’OIT