Les investissements s’accélèrent sur le marché du stockage en ligne.
En novembre dernier, Box initiait un tour de table de 100 millions de dollars, sur la base d’une valorisation à 2 milliards de dollars. Un autre Américain, en l’occurrence Dropbox, aurait placé la barre plus haut, levant entre 250 et 400 millions de dollars. La société dirigée par Drew Houston avait déjà obtenu, fin 2011, une enveloppe de 250 millions de dollars auprès de plusieurs fonds privés parmi lesquels Sequoia Capital, Index Ventures et Accel Partners. A l’issue de cette nouvelle opération de financement, elle vaudrait près de 10 milliards de dollars, soit deux fois plus qu’auparavant.
D’après les témoignages concordants des deux sources « proches du dossier » qui se sont confiées au Wall Street Journal, certains investisseurs historiques auraient remis au pot à l’occasion de ce tour de table mené par le fonds de capital-investissement BlackRock. Re/Code note par ailleurs une probable participation des deux sociétés de gestion d’actifs Fidelity et T.Rowe Price, à hauteur de 150 millions de dollars.
Cette levée de fonds marque une nouvelle étape pour Dropbox dans son offensive sur le marché des entreprises. Les arguments BtoB se sont succédé au cours des derniers mois, avec notamment le lancement – en cours – d’une solution « for Business« . Hérité de la formule « for Teams », ce service propose d’unifier, en une même interface, les comptes personnel et professionnel de l’utilisateur. Le premier est libre d’accès ; le second, cloisonné dans un ‘container’ chiffré et géré par l’entreprise, qui peut effacer des éléments à distance, transférer des comptes (en cas de départ ou de reclassement d’un employé) et partager des journaux d’audit.
Dans un contexte de forte concurrence sur le marché du stockage en ligne, Dropbox cherche a renforcer ses équipes commerciales. Celles-ci sont chapeautées, depuis fin 2012, par Kevin Egan, ancien directeur des ventes chez Salesforce. Comme le note TechCrunch, la société a doublé ses effectifs en 2013, dépassant les 500 salariés.Il est également question de consolider le business développement au moyen de partenariats avec éditeurs et fabricants, pour se positionner plus sensiblement face à un SkyDrive intégré par Microsoft dans sa suite Office… ou un Drive étroitement lié aux services Google.
Autre piste : des acquisitions stratégiques, comme celles réalisées en 2013 : Mailbox (client de messagerie électronique), Endorse (marketing sur mobile), Snapjoy (partage de photos en ligne) et Sold (plate-forme e-commerce). Autant de leviers de croissance opportuns en vue d’une éventuelle introduction en Bourse avant la fin de l’année. Il s’agira toutefois d’accélérer le recrutement d’utilisateurs professionnels, d’autant plus appréciés des investisseurs qu’ils sont potentiellement porteurs de marge. Actuellement, des quelque 4 millions d’entreprises clientes de Dropbox, la majorité sont des PME locales, quand bien même « 97% des sociétés classées au Fortune 500 » utiliseraient la solution de stockage.
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