Cette fois-ci, c’est la bonne : Palantir Technologies a bouclé son tour de table ouvert au mois d’août.
L’éditeur californien spécialiste de l’analytique big data lève près de 880 millions de dollars dans le cadre de cette opération accompagnée par la banque d’affaires Morgan Stanley.
L’identité des investisseurs n’est pas précisée dans le document communiqué en date du 23 décembre 2015 à la SEC (« Securities and Exchange Commission », gendarme des marchés financiers aux États-Unis).
Il est tout aussi difficile de déterminer comment le financement s’est échelonné. Il s’est possiblement déroulé en trois temps : un premier apport de 555 millions de dollars repéré au cours de l’été, une rallonge de 129 millions révélée début décembre… puis un complément final de 200 millions.
L’afflux des investisseurs aurait retardé cette émission d’actions qui porte à près de 2,5 milliards de dollars le cumul de financement privé obtenu par Palantir Technologies. La société fondée en 2004 – et qui emploie aujourd’hui environ 2 000 personnes dans le monde – serait l’une des plus valorisées du secteur high-tech, à 20 milliards de dollars, derrière Uber ou Airbnb.
S’il est difficile de s’y retrouver dans ces tours de table qui se chevauchent pour certains (illustration avec ces 105 millions de dollars levés en octobre ; source CrunchBase), le cofondateur et principal dirigeant Alexander Karp est probablement entré dans le club des milliardaires IT. Tout du moins si l’on en juge les quelque 8 % qu’il détiendrait au capital de l’entreprise, selon Forbes.
Proposant des technologies analytiques qui exploitent l’intelligence artificielle couplée à l’expertise humaine, Palantir a été soutenu très en amont par In-Q-Tel, le fonds fédéral d’investissement derrière lequel on trouve la CIA.
C’est toute la communauté américaine du renseignement qui utiliserait ces solutions pour décloisonner ses bases de données. Notamment le logiciel Gotham (intégration, gestion, analyse, visualisation) pour la lutte contre le terrorisme, la fraude et la cybercriminalité.
Palantir compterait plus de 350 contrats avec des organisations et une série de ministères. Le secteur privé représenterait tout de même la moitié de sa clientèle, dans des secteurs d’activité comme le pétrole, le gaz, la distribution… et la banque, par exemple pour la vente de maisons saisies dans le cas de JPMorgan Chase.
Du côté d’Alexander Karp, on ne prévoit toujours pas d’introduction en Bourse : les contraintes de ces marchés seraient « incompatibles avec la culture de l’entreprise ».
La levée de fonds illustre d’ailleurs, comme le note Silicon.fr, la santé de l’investissement privé aux États-Unis, contrastant avec la déprime de la cotation publique dans l’IT : seulement 23 sociétés ont fait le pas en 2015, contre plus d’une quarantaine l’année précédente.
Crédit photo : Carlos Amarillo – Shutterstock.com
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