Levée de fonds : SamBoat hisse les voiles avec la MAIF
La MAIF injecte 1 million d’euros dans la start-up qui exploite la plate-forme de location de bateaux entre particuliers SamBoat. Pourquoi ce choix ?
Creuser la dimension « smart data » sur sa plate-forme de location de bateaux entre particuliers exploitée sous la marque SamBoat, étendre la disponibilité du service de conciergerie associé et développer l’offre dans le bassin méditerranéen en recrutant des profils bilingues : tels sont les principaux objectifs de Lacani après son dernier tour de table.
MAIF Avenir injecte 1 million d’euros dans la start-up basée à Artigues-près-Bordeaux (Gironde).
Pour le groupe mutualiste, cet investissement s’inscrit dans la continuité d’un partenariat dans le cadre duquel il propose aux propriétaires de bateaux inscrits sur SamBoat une assurance dédiée.
Lancée en mars 2016, cette assurance optionnelle à 20 euros la journée « est souscrite dans environ 40 % des locations », selon Laurent Calando.
Ce diplômé de l’université de technologie de Troyes et de l’Institut d’administration des entreprises de Paris dirige aujourd’hui la SAS Lacani, qu’il a fondée avec Nicolas Cargou, issu d’une formation dans la communication, le marketing et le commerce sur Internet.
Loisirs nautiques
Les deux hommes se sont associés sur le projet en août 2013, après s’être rencontrés chez Totalgaz (devenu Finagaz en juin 2015 après son rachat par UGI). En janvier 2014, ils ont déposé les statuts de la société et ont rejoint l’Auberge Numérique, incubateur porté par l’organisme public Aquitaine Europe Communication.
La société, qui dispose d’un bureau à Bègles, emploie aujourd’hui une quinzaine de personnes*, sans compter les indépendants sollicités dans une vingtaine de ports pour assurer le service de conciergerie local. Leur rôle : certifier les annonces de bateaux, s’occuper de la prise en main, de l’état des lieux et de la surveillance, des interventions techniques, du nettoyage, de la prospection de clients… le tout sans que les propriétaires des bateaux aient à se déplacer.
Le modèle économique de SamBoat repose pour partie sur cette offre à 49 euros pour les bateaux de moins de 8 m (89 euros sinon). Il est surtout fondé sur le prélèvement d’une commission de 12 % auprès des locataires… et de 3 % auprès des propriétaires pour couvrir les frais de transaction.
Le paiement est envoyé 24 heures après le début de la location, effectuée à la journée ou à la semaine pour des voiliers, des bateaux à moteur, des semi-rigides, des multicoques ou des péniches (pas de jetskis, de planches à voile, de kayaks et de canoës).
Pour ceux qui n’ont pas la capacité légale de conduire un bateau, il est possible d’opter pour une location avec skipper. On touche là à l’autre pan de SamBoat : les « loisirs nautiques ».
Les pros pour se lancer
S’il s’est développé essentiellement grâce aux particuliers en France et en Espagne, le service a pu s’implanter en Italie, en Grèce et en Croatie grâce à des partenariats avec des loueurs professionnels, qui ont mis à disposition 1 500 bateaux sur les 5 000 proposés sur la plate-forme. Une situation temporaire, assure Laurent Calando : l’objectif à terme est d’atteindre, dans le bassin méditerranéen, le même taux d’annonces de particuliers que dans l’Hexagone : a minima 80 %.
À l’image de ce qui se fait chez des concurrents comme Boaterfly (qui avait levé 500 000 euros l’année dernière), les locataires déposent un « CV nautique » qui permet aux propriétaires de voir à qui ils ont affaire. Pour ce qui est des revenus, ils doivent être déclarés en tant que bénéfices industriels et commerciaux (BIC), à l’instar de ceux issus de plates-formes collaboratives comme Uber et Airbnb.
Concernant les équipements de sécurité obligatoires, les bateaux éligibles ou encore les modalités d’annulation pour l’une ou l’autre partie, on consultera les CGU. On lira également avec attention les conditions générales et particulières relatives à l’assurance MAIF, qui inclut des garanties sur les dommages partielles, la perte totale ou le vol du bateau et des équipements.
* Il est prévu de recruter une dizaine de personnes, dont des profils de développeurs pour aborder la problématique « smart data ». À noter que SamBoat avait déjà levé 250 000 euros en avril 2015.
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