Levée de fonds : Xiaomi affole les compteurs
La valorisation de Xiaomi est montée en flèche après un tour de table de plus d’un milliard de dollars. Une opération sans précédent pour la firme chinoise.
Xiaomi termine l’année sur les chapeaux de roue.
La firme chinoise, qui réalise l’essentiel de son business sur le marché des smartphones, est devenue l’une des jeunes entreprises les plus valorisées du secteur high-tech après un tour de table record : plus d’un milliard de dollars. Plusieurs investisseurs historiques ont remis au pot. Sur la liste figurent notamment le groupe russe DST Global et le fonds souverain GIC, basé à Singapour.
Cette opération valorise Xiaomi à 45 milliards de dollars, contre environ 10 milliards pour Dropbox et Airbnb, 15 milliards pour Lenovo… et 41 milliards pour l’exploitant de VTC Uber). Elle est marquée par la participation de YungFeng Capital, structure privée monté à l’initiative de Jack Ma, le patron du géant chinois Alibaba. Autre entrée au capital : celle d’All-Star Investments, le fonds d’investissement de Richard Ji, ancien analyste pour le compte de la banque d’affaires Morgan Stanley.
Le Wall Street Journal, qui s’appuie sur les témoignages concordants de plusieurs sources dites « proches du dossier », évoque un tour de financement bouclé ce lundi et note que la levée de fonds est réalisée par la maison mère Xiaomi Corp., basée aux îles Caïman. Probablement une conséquence des restrictions imposées par Pékin en matière d’investissements étrangers dans certaines entreprises chinoises, tout particulièrement dans le domaine des nouvelles technologies.
Le dernier tour de table officiel de Xiaomi remontait à août 2013 avec, à la clé, une enveloppe de 216 millions de dollars (source Crunchbase). La confiance renouvelée des investisseurs élargit le champ des possibles pour la société créée en 2010 par le milliardaire Lei Jun. Au premier rang des perspectives pour 2015, une expansion à l’international.
Xiaomi regarde désormais au-delà du marché chinois, après y avoir conquis la place de numéro un devant Samsung – pour la première fois au 2e trimestre 2014 selon les relevés d’IDC. Son activité s’étend progressivement aux pays d’Asie « à économie émergente ». Bilan : ses chiffres de vente devraient tripler en un an, avec 60 millions de smartphones écoulés, contre 18,7 millions en 2013… et moins de 5 millions en 2012.
En exploitant un marketing agressif fondé sur la viralité du canal Internet, Xiaomi s’est déjà hissé à la troisième place mondiale des fabricants de smartphones, à en croire IHS Technology. S’étant également positionnée sur le segment des tablettes avec une concurrente de l’iPad Mini Retina pour un prix divisé par deux, la firme commence à cibler les clients américains et européens sous l’angle du « rapport qualité-prix » plutôt que du « low-cost ».
Xiaomi se heurte toutefois à des barrières : une notoriété de marque à développer, des clarifications à apporter sur la sécurité des données, mais aussi et surtout des questions de propriété intellectuelle. Plusieurs procédures en justice ont été engagées dans différents pays pour de présumées violations de brevets. Ce mois-ci, la Haute Cour de Delhi (Inde) a temporairement interdit la vente de produits Xiaomi sur le sol indien après le dépôt d’une plainte par l’équipementier télécoms suédois Ericsson.
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