Libéralisation de noms de domaine génériques : c’est onéreux la révolution
Rien que le dépôt d’un dossier auprès de l’Icann pour obtenir une vraie extension de noms de domaine personnalisée coûte 185 00 dollars. Qui en veut ?
Le paysage des noms de domaines est en train de changer doucement mais sûrement. Mais, au regard des conditions financières imposées, ce ne sera pas une révolution.
En juin dernier, l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann) annonçait la mise en place de nouvelles extensions de domaines génériques courant 2009 sous le signe d’une volonté de libéralisation.
Cet organisme, chargé de la régulation mondiale des nom de domaine, répertorie actuellement 21 extensions génériques, comme les .com, .org, ou .net.
Mais il sera donc bientôt possible de déposer des extensions d’adresses plus précises, telles que .paris, .microsoft ou .vnunet. Toutefois, un certain nombre de cadres règlementaires et financières doivent être mis en place.
Une facture finale très salée
A cet effet, l’Icann vient d’annonce qu’il faudra débourser 185 000 dollars pour avoir le droit de déposer un dossier de candidature pour la création d’une extension de domaine personnalisée. Autant dire que la libéralisation sera d’emblée limitée.
L’organisme international en charge des noms de domaines donne tout de même le détail de la répartition de ces frais de dossiers de candidature :
100 000 dollars serviront tout d’abord aux frais d’évaluation du dossier déposé, 60 000 dollars seront alloués à la mise en place de l’extension choisie et les 25 000 dollars restants financeront le programme de gestion des nouvelles extensions de domaines.
Mais ce n’est pas tout ! Cet instance, à but non lucratif, fera en plus payer aux candidats retenus des frais de maintenance, soit sous la forme de forfait annuel, d’un montant de 75 000 dollars, soit sous la forme d’une cotisation correspondant à 5% du chiffre d’affaires réalisé sur les ventes des noms de domaines basées sur l’extension enregistrée.
Des possibilités de faire appel
Par ailleurs, l’Icann a élaboré la semaine dernière un manuel servant à expliquer au candidat les méthodes d’attribution des nouvelles extensions d’adresses Web, en se penchant notamment sur les risques de confusion pouvant exister entre différents noms de domaines.
Ainsi, l’organisme annonce trois solutions pour départager les candidats souhaitant le même nom de domaine. L’Icann table d’abord sur un accord à l’amiable.
Faute de consensus, l’organisme mettra en place une évaluation comparative visant à déterminer les liens existants entre le candidat et l’extension demandée. Et si rien n’aboutit, l’extension disputée sera mise aux enchères. Ce qui risque encore de plomber davantage les factures finales des candidats…
Des détenteurs d’extensions pourront ausi faire appel s’ils estiment qu’un autre nom de domaine pourraient une confusion et un risque de tromperie, comme par exemple .microsoft et .microssoft.
Et si jamais des noms de domaines offensants ou allant à l’encontre de l’ordre public sont proposés, l’Icann précise qu’un tiers pourra toujours s’opposer à ces demandes de création.