L’Icann toujours sous le feu des critiques
Lors des rencontres de Stockholm, organisées par l’Icann, les critiques ont à nouveau fusé sur l’organisme gestionnaire des noms de domaines principaux. La question de l’ouverture des nouveaux noms de domaine était également à l’ordre du jour.
« Tout le monde attend depuis des années. L’Icann doit desserrer un peu les freins et laisser le marché décider. » Ces propos de Nigel Roberts, patron de la société qui gère les noms de domaine « .gg » des îles britanniques de la Manche, cités par Cnet, semblent résumer l’ambiance qui a régné à la fin des rencontres de Stockholm organisées par l’entité responsable de la gestion des noms de domaines principaux.
L’Icann (Internet corporation for assigned names and numbers ) est en effet critiquée sur de nombreux points. Beaucoup lui reprochent par exemple sa gestion trop « américano-centrée ». Un avocat australien a notamment insisté sur le fait que l’Icann était « fondamentalement un intranet américain gérant les ‘.com’, ‘.net’ et ‘.org' ». Une façon également de critiquer l’augmentation de budget que l’Icann s’est auto-votée. Elle sera en partie financée par l’augmentation (de 1 000 dollars à 2 500 dollars), prévue pour le 1er juillet prochain, du prix du ticket d’entrée pour les sociétés d’enregistrement des noms de domaine principaux (ou TLD pour Top Level Domain). L’organisation a également de nouveau retardé l’adoption des noms de domaine utilisant des caractères non latins, arguant de problèmes techniques. Des solutions existent pourtant déjà (voir édition du 27 mars 2001).
Nouveaux TLD : un temps d’évaluation trop court
La question de l’ouverture de nouveaux TLD a également été abordée. On se souvient que l’Icann en a récemment sélectionné sept (voir édition du 17 novembre 2000). Deux d’entre eux, les .biz et .info, seront ouverts à l’enregistrement dès cet été (voir édition du 16 mai 2001). Ce lancement sera suivi de très près par un groupe de travail de l’Icann, qui devra ensuite conseiller sur la marche à suivre pour l’ouverture des cinq autres, normalement en novembre prochain. Là encore, des doutes quant à la faisabilité de ce projet se font jour, au sein même de l’Icann cette fois. Ainsi que le rapportent nos confrères américain d’Internet.com, Linda Wilson, une des directrices de l’organisation, se posait ouvertement des questions « Comment pourrions-nous faire une évaluation aussi rapide et en tirer les conclusions pour les autres nouveaux TLD ? » D’autant plus que ces nouveaux noms de domaine ressemblent fort à un nouvel eldorado pour les registrars (sociétés chargées de l’enregistrement). Il n’y a qu’à voir avec quel entrain des sociétés comme Domainoo, Neulevel ou BookMyName se précipitent pour proposer aux entreprises d’enregistrer leur nom en .biz. Car, malgré quelques garde-fous, le principe est le même que pour les juteux « .com » : premier arrivé, premier servi. Il reste encore pas mal de pain sur la planche à l’Icann pour convaincre de la pertinence de sa politique…