Dès le 14 août prochain, professionnels et particuliers devront participer au tri sélectif des déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE, prononcez D3E). Sous la pression de la Commission Européenne, qui a entamé une procédure à l’encontre de huit états membres, dont la France, le Gouvernement s’est enfin décidé à transposer deux directives relatives aux DEEE. Lancées en 2002, ces directives devaient être initialement transposées avant le 13 août 2004.
La France s’engage ainsi à recycler, d’ici fin 2006, au moins 4 kg de déchets électroniques par an et par habitant. Entrent dans la catégorie des DEEE l’électroménager, l’électronique grand public, la téléphonie et l’informatique, qui contiennent des substances toxiques tels que le plomb ou le mercure. Un Français abandonne en moyenne chaque année sur les trottoirs entre 13 et 15 kg de produits de ce type, selon l’Agence de l’énergie et de la maîtrise de l’environnement (Ademe). Et aujourd’hui encore, 90 % des DEEE finissent incinérés.
Suivant le principe du « pollueur payeur », la future législation imposera d’abord aux distributeurs de produits électroniques, notamment les sites marchands spécialisés, de proposer à leurs clients la reprise de leur équipement usagé. Les fabricants devront quant à eux prendre en charge le tri des déchets, leur traitement, leur recyclage ou leur éventuelle élimination. Ils devront, de surcroît, accorder des aides financières aux collectivités locales, également mises à contribution pour mettre en place des collectes spécialement dédiées aux DEEE.
Vers un système de sous-traitance
Plutôt que d’assumer directement leurs nouvelles tâches, les fabricants vont s’orienter vers une stratégie de sous-traitance. A l’instar de HP et Sony qui ont cofondé l’éco-organisme européen European Recycling Plateform (ERP). En France, il existe à ce jour au moins trois sociétés de ce type, financées par les industriels : Eco-système, Ecologique et Recylum, cette dernière étant spécialisée dans le retraitement des lampes à décharges qui représente près de 80 % du volume des DEEE.
Pour amortir une partie des coûts supplémentaires induits par le recyclage des déchets électroniques, les fabricants vont sans doute augmenter les prix de leurs produits. Les consommateurs mettront donc eux aussi la main au portefeuille. Toutefois, la hausse des prix ne devrait pas dépasser 1 %, selon une étude de la Commission européenne.
Les directives européennes prévoient par ailleurs la mise en place d’une signalétique particulière : un logo présentant une poubelle barrée permettra d’identifier les produits électroniques recyclables. L’occasion pour les industriels de véhiculer une bonne image de marque.
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