L’industrie du disque repart en croisade antipiratage
963 nouvelles actions en justice sont lancées en Europe et en Asie. Au total, plus de 11 000 internautes dans le monde subissent les foudres de l’industrie du disque.
Près de mille plaintes déposées à travers onze pays européens et asiatiques (963 exactement dans onze pays d’Europe et d’Asie). L’International Federation of the Phonographic Industry (Ifpi) a décidé de frapper un grand coup. L’association de défense de l’industrie du disque, qui compte 1 450 membres à travers 75 pays, accélère ses poursuites contre les amateurs de téléchargements illégaux de musique.
Dans cette lutte, les Pays-Bas, la Finlande, l’Irlande, l’Islande et le Japon (premier pays asiatique à s’engager contre le piratage en ligne) rejoignent la France, l’Allemagne, l’Australie, le Danemark, l’Italie et le Royaume Uni qui avaient entamé des poursuites à l’encontre des internautes en 2004. 48 autres organisations collaborent à l’action de l’Ifpi, notamment en Espagne et en Suède.
64 poursuites en France
En France, la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) a déclenché 64 poursuites depuis juin 2004 envers des internautes (voir édition du 7 octobre 2004). Sur l’ensemble de ses actions en justice, la moitié a donné lieu à des procédures civiles aboutissant notamment à la coupure de l’abonnement Internet. Les 32 dossiers restants sont traités au pénal et devraient aboutir dans les prochaines semaines.
Au niveau européens, 248 personnes (notamment un juge allemand) ont été condamnées à des amendes et des dédommagements supérieurs à 3 000 euros en moyenne. Avec les 9 900 poursuites engagées aux Etats-Unis, 11 552 internautes sont actuellement poursuivis par l’industrie du disque dans le monde. Le cas le plus « grave » serait un français avec 56 000 titres partagés en ligne. Au total, 12 millions de messages d’avertissement ont été distribué par l’Ifpi et ses partenaires à travers 12 pays européens.
Un moyen de lutte efficace
L’Ifpi reste convaincu que la répression est un moyen efficace de lutter contre les utilisateurs des réseaux d’échange (illégaux) de fichiers peer-to-peer (P2P). En Allemagne, les 602 millions de fichiers échangés en 2003 sont tombés à 382 millions en 2004. Les échanges mondiaux seraient passés de 1,1 milliard en avril 2003 à 870 million en janvier 2005. Soit une baisse de 21 % à comparer avec les 75 % de pénétration des accès haut débit dans le monde. Kazaa (et ses dérivés comme Kazaa Lite), l’un des logiciels d’échange les plus utilisés, aurait vu son public passer de 4,2 à 2,3 millions d’utilisateurs.
On le sait, les internautes migrent de réseaux en réseaux d’échanges en fonction des protocoles poursuivis. C’est pourquoi l’Ifpi annonce qu’elle a étendu ses domaines de surveillance à eDonkey/eMule, Gnutella (Bearshare, Limewire, OpenNap, WinMX et Winny), DirectConnect, sans oublier BitTorrent. En parallèle, l’offre légale grandit. Le nombre de plates-formes de vente de musique en ligne est passé d’une cinquantaine en 2003 à 230 en 2004 (dont 150 en Europe) pour un total de plus de 200 millions de fichiers téléchargés.