L’infogérance a le vent en poupe

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Malgré un contexte économique difficile, l’infogérance, qui consiste à prendre en charge la gestion de tout ou partie du système d’information d’un client, résiste très bien et affiche ses meilleurs résultats, estime le cabinet d’étude IDC. Par ailleurs, l’ASP ne semble toujours pas avoir touché de quelque façon que ce soit le secteur de l’infogérance.

Le marché français de l’infogérance ne s’est jamais aussi bien porté que cette année : selon IDC, il a progressé de 13,5 % en 2001 pour atteindre 23,8 milliards de francs, après une année 2000 en moins forte croissance (+ 11,8 %). Sur les entreprises de plus de 500 personnes, près de 30 % ont eu recours à des prestations d’infogérance (totale ou partielle) en 2001 alors qu’elles n’étaient que 26 % un an plus tôt. L’essentiel du chiffre d’affaires généré par les acteurs de ce secteur repose sur des prestations autour des systèmes distribués et des applications. A elles seules, ces prestations ont représenté plus de 60 % des revenus en 2001. Selon IDC, ce segment va être l’un des plus dynamiques du marché français des services informatiques à l’horizon 2006.

Les entreprises mûres pour l’infogérance

Pour le cabinet d’étude, le marché français de l’infogérance entre aujourd’hui dans une nouvelle phase. « Après plusieurs années d’évangélisation du marché, caractérisées par un souci des entreprises de diminuer le coût de fonctionnement de leur système d’information, ces dernières arrivent en phase de maturité sur ce type de prestations », explique Franck Nassah, responsable de l’étude. Les entreprises, selon lui, ont désormais une vision de plus en plus précise de leurs besoins en infogérance et demandent donc un engagement plus important du prestataire au niveau des résultats et de la qualité de service.

Dès lors, malgré un ralentissement de la croissance sur le marché français des services informatiques, le segment de l’infogérance ne semble pas être touché. « Les entreprises passent d’une problématique d’intégration des nouvelles technologies à une problématique d’exploitation de leur système d’information », explique IDC. De ce fait, les entreprises se tournent vers le modèle d’externalisation. L’étude d’IDC conclut que dans un contexte de pénurie des ressources informatiques et télécoms, et dans un souci d’optimisation des performances, les sociétés se tournent de plus en plus vers l’infogérance. Le rapport mentionne toutefois que l’aspect social reste encore un frein en France par rapport aux pays anglo-saxons.

L’échec de l’ASP

L’étude évoque aussi l’impact de l’ASP sur ce marché. Alors que le marché de la location d’applications est aujourd’hui dans une phase d’évangélisation, il n’a pas jusqu’à aujourd’hui réalisé la percée attendue en France. L’étude conclut donc que la première étape de développement du marché ASP en France s’est soldée par un échec forçant les pure players qui s’étaient engagés sur ce marché à se diversifier vers l’hébergement et/ou vers un modèle s’approchant plus de l’infogérance applicative. Autrement dit, il n’est plus uniquement question de proposer des services délocalisées supplémentaires, mais bien d’aider d’abord l’entreprise à externaliser tout ou partie du système qu’elle utilise déjà.