L’Internet gratuit descend dans la rue
D’ici le début 2000, la start-up française Pacific Digital Telecom va mettre en place dans les magasins et les lieux publics un réseau de bornes d’accès Internet. Leur utilisation, ouverte à tous, sera totalement gratuite. Qui payera la note ? La publicité et le commerce électronique, en partenariat avec plusieurs distributeurs tel le disquaire en ligne Boxman.
Si le grand public ne vient pas à l’Internet, l’Internet viendra à lui. Un adage que pourrait faire sien la société Pacific Digital Telecom (PDT), qui a décidé de mettre en place un réseau de bornes d’accès Internet ouvert à tous. Tous les lieux à forte fréquentation sont susceptibles d’accueillir ces bornes baptisées Cyberdeck, dont la consultation sera, qui plus est, gratuite ! Lancée l’été dernier, l’expérience pilote de PDT concerne actuellement un petit parc d’une cinquantaine de postes. Seulement, leur utilisation nécessitait il y a peu un paiement par carte prépayée à 1 franc la minute. Abandonnant cette facturation, PDT prévoit désormais d’installer l’Internet gratuit dans les stations de métro, les gares, les aéroports, les centres commerciaux ou encore les hôtels. Partenaires de la première heure, Auchan et la RATP (qui dispose d’une borne notamment à la station Port Royal) sont de nouveau présents pour la poursuite de l’aventure. PDT a également reçu le soutien de la société de capital-rique française Trinova. Totalement gratuit pour l’utilisateur, le projet n’en est pas moins prévu pour être rentable : il sera financé entièrement par la publicité, la location de la borne et les revenus du commerce électronique réalisés sur le bouquets d’offre des partenaires, au premier rang desquels on trouve le disquaire Boxman. Le paiement des achats se fera en ligne grâce à un lecteur de carte de crédit intégré à la borne. Le navigateur Web utilisé, spécialement développé par PDT, est commandé via un écran tactile. Un clavier, étanche et sécurisé, permet à l’internaute d’entrer le texte de ses courriers électroniques. En effet, le portail Cyberdeck contient non seulement des espaces marchands, de l’information et des rubriques thématiques, mais aussi un service de messagerie, interrogeable depuis n’importe quel ordinateur relié au Net. Un moteur de recherche complète le tout. L’ensemble du Web sera accessible à l’utilisateur, hormis les sites susceptibles de choquer, qui seront filtrés par le serveur. Les atouts multimédia du Web ne sont pas en reste puisque les bornes seront équipées de haut-parleur, d’un combiné téléphonique et d’une mini-caméra. Bref, la cabine visio-téléphonique n’est pas loin. Pour ces machines, qui doivent tourner 24 heures sur 24 avec un entretien minimal, le choix du système d’exploitation s’est naturellement tourné vers Linux, à la stabilité éprouvée. Dans chaque ville où les bornes seront implantées, le portail proposera une version locale de son fil d’information. PDT table sur un succès rapide de son offre : 2000 bornes seront mises en place d’ici la fin du premier trimestre 2000. La société prévoit ensuite une expansion internationale. Pour en savoir plus : http://www.cyberdeck.net