Attendue pour succéder au GSM, la technologie GPRS (General Packet Radio Services) fournira aux utilisateurs de téléphones mobiles une connexion à « haut » débit et permanente. Or, chaque appareil occupera une adresse IP fixe, ce qui mettra la pression sur le protocole Internet actuel (IPv4) dont la capacité est limitée à environ 4 milliards d’adresses.
S’exprimant lors d’un forum GigaWorld IT en Suisse, l’analyste Bernst Ostergaard a indiqué que le GPRS pourrait exiger en Europe 160 millions de nouvelles adresses IP. La pénurie n’est donc pas pour tout de suite, mais les opérateurs de réseaux devront avoir en réserve des banques d’adresses suffisamment larges pour en allouer rapidement une à chaque nouveau mobinaute.
« Plusieurs compagnies ont annoncé qu’elles avaient déjà lancé « le premier service GPRS du monde », mais ils n’ont encore ni les clients ni les téléphones mobiles », souligne toutefois Bernst Ostergaard. « Il reste du chemin à parcourir. N’attendez pas le GPRS déployé sur un marché de masse avec le premier ou le second trimestre de l’année prochaine », poursuit-il. En France, France Télécom prévoit d’avoir mis à jour son réseau sur tout le territoire avant la fin de l’année (voir édition du 13 juin 2000).
Reste que les téléphones ne seront pas les seuls appareils prêts à consommer de l’adresse IP. Du distributeur de boisson en passant par la chaîne hi-fi jusqu’à la montre, différents constructeurs sur la planète préparent leur appareil connecté. « On aura besoin d’un nombre d’adresses important », confirme Claude Castelluccia, chercheur spécialiste de l’IPv6 à l’Inria à Grenoble. « Grâce à ses adresses codées sur 128 bits (contre 32 bits pour Ipv4), le nouveau protocole fournira un nombre d’adresses équivalent à 2 élevé à la puissance 128 », indique le chercheur. Selon lui, les atouts résident aussi dans les mécanismes d’auto-configuration, qui permettent d’intégrer facilement un ordinateur dans un réseau existant ou en construction. Le protocole intègre aussi directement le standard sécurisé IPSec. « Je parierai plutôt sur un déploiement dans les 4 à 5 ans, car les machines actuelles sont capables de gérer les deux versions d’IP », poursuit-il.
Nokia envisage d’utiliser la prochaine version du protocole dans sa troisième génération d’équipements mobiles UMTS. Des réseaux expérimentaux existent déjà chez Bull, Thomson ou France Télécom. Mais l’IPv4 a encore quelques beaux jours devant lui.
Pour en savoir plus : Le site IPv6.org
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