Linux 4.0 : moins de redémarrages à prévoir

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La possibilité d’appliquer mises à jour et correctifs à chaud sans redémarrer (« live-patching ») constitue la principale nouveauté du noyau Linux 4.0.

Une petite avancée dans le monde du desktop, mais un grand pas pour les administrateurs de systèmes critiques. Ainsi pourrait-on décrire le « live-patching », principale nouveauté de Linux 4.0.

Cette mise à niveau du noyau open source n’apporte pas d’autres améliorations majeures. Elle aurait d’ailleurs dû être numérotée 3.20, mais de nombreux utilisateurs ont réclamé le passage en 4.0 pour se rapprocher de la fameuse v4.1.15 qui propulsait le cyborg T-800 dans la série de films Terminator.

Associant certains éléments des offres kpatch (Red Hat) et kGraft (SUSE), le « live-patching » consiste à appliquer des correctifs à chaud sur le kernel, sans avoir à redémarrer. Une fonctionnalité cruciale dans l’univers des serveurs et clusters Linux, où la disponibilité doit être maximale.

Linux 4.0, c’est aussi une prise en charge matérielle étendue, avec des pilotes pour les nouveaux GPU Nvidia, les ordinateurs portables Toshiba, les claviers Lenovo Compact Keyboard ou encore la tablette graphique Wacom Cintiq 27 QHD.

Linus Torvalds recense également des avancées sur les systèmes de fichiers. Aussi bien pour le F2FS (adapté à la mémoire flash) que pour l’OverlayFS (système de montage permettant de superposer, dans un répertoire, le contenu de plusieurs autres répertoires), le pNFS (accès à des fichiers répartis sur plusieurs serveurs de données) et le Btrfs (expérimental ; fondé le la copie sur écriture).

La prise en charge des consoles PlayStation 3 reste d’actualité, bien que Sony ait supprimé, dans la dernière version de son firmware, l’option « autres OS » (ce qui lui a valu des poursuites judiciaires sans suite pour le moment). Au-delà des joueurs, cette possibilité devrait séduire les porteurs de projets exploitant des clusters de PS3 pour du calcul haute performance.

Une autre liste s’allonge : celle des composants pris en charge. On y trouve désormais les SoC Quark d’Intel, le mainframe IBM z13 et une foule de nouvelles puces ARM, 64 bits pour la plupart.

Linux 4.0 fait aussi des progrès sur la partie graphique pour les puces Intel Skylake (génération qui succède à Broadwell) et pour les GPU AMD Radeon (support de l’audio sur DisplayPort et meilleur contrôle du ventilateur).

Pour Linus Torvalds, cette mouture est « petite […] en taille finale », comme elle l’était d’ailleurs dans linux-next, dossier renfermant les soumissions de code pour la prochaine version de l’OS.

Il faut, au contraire, s’attendre à du lourd pour la 4.1. Plus de 100 modifications séparées seront appliquées au code assembleur x86 afin de le rendre plus clair, plus rapide et plus facile à gérer. Autres nouveautés attendues, l’intégration de D-Bus directement dans le kernel, la prise en charge des SoC Intel Atom Boxton (prévus pour 2016) et la gestion de la RAM non volatile PMEM.

 

Crédit illustration : Kovacs Tamas – Shutterstock.com

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