Linux est deuxième sur le marché des serveurs

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Si Windows NT est toujours loin devant, Linux vient de détrôner Novell et de prendre la deuxième place des systèmes d’exploitation pour serveurs.

Selon une étude IDC, le système d’exploitation libre aurait remplacé Novell dans le palmarès des systèmes pour les serveurs d’entreprises. Environ 1,35 million d’exemplaires de Linux auraient été vendus l’année dernière, en progression de 92 % par rapport à l’année précédente. Cela permet à l’OS libre d’atteindre 25 % de parts de marché, derrière Windows NT, bien sûr. Le système professionnel de Microsoft détient, lui, 38 % du marché. Une part restée stable par rapport à 1998. La part de marché de Novell Netware est, elle, passée de 23 à 19 %.

« Linux bouge bien plus vite que nous nous y attendions », a déclaré un analyste d’IDC. « Nous avions prévu qu’il deviendrait numéro en 2002 ou 2003 seulement ».

Dans le plus pur esprit logiciel libre, ces très bons résultats de ventes n’ont donné que de piètres résultats financiers. La totalité des ventes de Linux n’ont en effet rapporté que 32 millions de dollars (environ 210 millions de francs), soit moins de 1 % de la valeur totale du marché, estimée à 5,7 milliards. En comparaison, Windows NT a généré un chiffre d’affaires de 1,7 milliard…

Cette énorme différence financière provient évidemment de la divergence philosophique des deux mondes. D’un côté, Microsoft est propriétaire du code source de Windows, et défend bec et ongles sa propriété. Sa position dominante lui permet également de maintenir ses prix à un niveau élevé. En revanche, Linux est issu du monde du logiciel libre. Le code source est donc librement distribuable et copiable. A la limite, personne ne devrait jamais l’acheter. Et ce n’est d’ailleurs jamais le logiciel en lui-même que l’on paie quand on achète une boîte Linux mais plutôt le travail de regroupement des différentes applications qu’elle renferme. Les sociétés de distribution Linux misent ensuite sur le service et le support technique, qui sont, eux, payants pour faire des bénéfices (voir édition du 26 janvier 2000).

Le modèle du logiciel libre fait des émules. Tout dernièrement (voir édition du 3 février 2000) Sun a rendu quasi gratuite l’utilisation de son système d’exploitation Solaris. A la différence toutefois d’une société de distribution Linux, Sun cherche également par ce moyen à promouvoir ses solutions matérielles.