A l’instar de l’administration française (voir édition du 7 janvier 2000), le gouvernement norvégien semble également s’intéresser de près au logiciel libre. Un conseiller au sein de Statskonsult, un institut public de recherche, aurait déclaré à l’AFP : « Nous venons de lancer, à la demande du gouvernement, une étude sur les applications de Linux éventuellement utiles aux différentes administrations, essentiellement afin de réduire notre dépendance vis-à-vis du seul fournisseur actuel (Microsoft). Le but est aussi de déterminer si le choix de Linux s’avérerait plus économique que celui de Windows ».
Décidément, le système de Microsoft n’a pas que des défenseurs dans les services de l’état. Tout se passe comme si, au fur et à mesure que les compétences techniques s’améliorent au sein de nos administrations, les responsables se rendent de mieux en mieux compte du danger de ne pas maîtriser un des outils indispensables au bon fonctionnement même de l’Etat. Bien sûr le débat sur la sécurité est loin d’être terminé, mais le mouvement enclenché semble prendre de l’ampleur. Les trois sénateurs à la base de la proposition d’adoption du logiciel libre dans l’administration française doivent se sentir soutenus. On rappelle que leur proposition visait, entre autres, à la création d’une agence du logiciel libre dont le but est « d’informer les services de l’Etat, les collectivités locales et établissements publics des conditions d’application de (la loi proposée). Elle détermine les licences d’utilisation de logiciels qui rentrent dans le cadre de (la loi proposée) ».
Le processus risque toutefois d’être un peu long. En France, les premières utilisations des logiciels libres ne devraient pas avoir lieu avant 2002. Bien sûr, on pourrait railler les lenteurs des services de l’Etat. On ne peut pas oublier non plus que Linux, malgré les énormes progrès réalisés ces deux dernières années, présente tout de même un certains nombre de faiblesses, notamment concernant sa simplicité d’utilisation et son manque d’applications. Comme logiciel serveur, Linux grignote de plus en plus de parts de marché (voir édition du 10 février 2000). En revanche, côté utilisation bureautique, il reste encore des progrès à faire. Même Roland Dyroff, le Pdg de Suse, un des principaux distributeurs de Linux l’a admis :« Vu le manque d’applications disponibles, nous ne pouvons vraiment pas prétendre être compétitif sur le marché de la bureautique ».
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