Comme nous le pressentions (voir édition du 11 octobre 2004), la présentation des résultats d’Apple a été saluée par l’ensemble des analystes et des observateurs du marché. Le constructeur de Mac a dépassé les estimations les plus optimistes grâce à une augmentation de son chiffre d’affaires annuel de 33 % par rapport à 2003 (voir édition du 16 octobre 2003). Avec plus de 2 millions d’iPod vendus sur le dernier trimestre, la firme se positionne comme le leader incontesté du marché des lecteurs numériques (voir édition du 13 octobre 2004). Quant à ses revenus issus des ventes d’ordinateurs, ils demeurent particulièrement élevés : avec 836 000 machines vendues, Apple fait progresser ses ventes de 6 % sur un an. Son segment portables grand public est en hausse de 74 %, ses PowerBook de 21 % et ses eMac de 19 %. Seuls ses PowerMac et ses iMac sont à la traîne avec des baisses respectives de 29 et 48 %.
A la lumière de ces résultats, deux tendances principales se dessinent sur le dernier trimestre 2004 d’Apple. La première est nette : l’iPod se vend bien et entraîne des ventes d’ordinateurs. Les Mac qui en profitent le plus sont ceux sur lesquels ne pèsent que peu de contraintes de disponibilité de composants, c’est-à-dire les gammes iBook, PowerBook et eMac dont les ventes ont été soutenues par des opérations marketing liées à l’iPod. On assiste à un véritable regain d’intérêt pour les machines équipées de processeurs PowerPC G4, largement disponibles sur le marché. L’effet « cheval de Troie » de l’iPod, déjà sensible lors du trimestre précédent, est désormais largement confirmé. Pour Apple, le problème consiste désormais à répondre à la demande. Tant les portables que l’eMac seront mis à jour dans les mois à venir pour profiter de l’effet de synergie.
Problèmes de disponibilité
Le principal point noir des résultats d’Apple est la faible disponibilité de ses machines dotées du processeur PowerPC G5. Au total, 212 000 machines dotées de ce processeur ont été vendues (156 000 PowerMac et Xserve ainsi que 56 000 iMac). A croire que l’introduction de l’iMac a freiné les ventes des machines professionnelles en s’accaparant une partie des processeurs disponibles. C’est là le vrai point faible de la firme de Cupertino aujourd’hui. Sa transition vers le G5 se révèle désormais tout aussi problématique que celle qu’elle avait débutée en 1999 vers le G4 (voir édition du 15 mars 2003). A l’époque, Motorola avait été largement montrée du doigt. Aujourd’hui, c’est IBM qui se retrouve dans le rôle de l’accusé, même si on peut reprocher à Apple son trop grand empressement dans l’adoption de puces dont les méthodes de production doivent encore être affinées. La Pomme affirme que le processus de fabrication du G5 s’améliore à chaque trimestre. Sans doute pas assez vite !
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