Livre numérique : les pistes explorées dans le rapport Patino

Mobilité

Le directeur du Monde interactif préconise « une offre abondante, un prix abordable et sans protection technique excessive ».

Le marché du livre numérique va-t-il enfin émerger ? Le chantier est immense à lecture du rapport ad hoc que Bruno Patino vient de remettre à Christine Albanel à l’issue du premier Conseil du livre du 30 juin (disponible en téléchargement en fichier PDF ici). En mars dernier, la ministre de la culture a confié au président de Télérama et directeur du Monde interactif la mission d’étudier toutes les formes possibles de diffusion légale des oeuvres sur Internet.

« Les amateurs de prophétie trouveront un peu courte cette revue du futur car elle est bridée par le respect des faits : il serait frauduleux d’annoncer l’avènement prochain du livre numérique », estime Bruno Patino dans le rapport d’introduction. « Mais il serait également irresponsable d’écarter l’hypothèse du déferlement de textes sur des écrans. Cette étude doit permettre au secteur de l’édition de se préparer, à minima, pour une telle hypothèse. »

Le co-auteur de l’ouvrage Une presse sans Gutenberg (rédigé en 2005 avec le journaliste Jean-François Fogel, également membre de la Commission sur le livre numérique) s’est donc concentré cette fois-ci sur les enjeux du monde de l’édition liés à la révolution numérique.

Ce rapport met en avant quatre recommandations : « Promouvoir une offre légale attractive »,« aider à la numérisation des fonds éditoriaux et élargir l’offre », « défendre la propriété intellectuelle » et « mettre en place des dispositifs permettant aux détenteurs de droits d’avoir un rôle central dans la détermination des prix ».

Alors que les oeuvres de musique et vidéo font l’objet d’une attention particulière des producteurs et distributeurs en vue d’une exploitation Internet, le livre semble mis de côté. Est-ce dû à un certain conservatisme du secteur de l’édition ? Le marché du livre en France a connu une croissance de 0,5% en 2007. 250 millions d’exemplaires ont été vendus en 2007.

Mais il s’agit aussi d’un « marché fragile » : la marge nette moyenne des libraires indépendants est de 1,4%, celle des éditeurs de 3,5%. Autant de raisons qui nécessitent une certaine prudence dans la conversion au numérique et éviter une déstabilisation du secteur dans son ensemble.

Amazon se démarque

Une nouvelle fois, le Japon se distingue pour ses usages numériques. Le marché local des livres numériques est aujourd’hui le plus développé au monde : il représente 3% du marché national de l’édition (environ 250 millions d’euros) et pourrait peser 10 % de part de marché au Japon en 2011.

Mais il faut regarder du côté des Etats-Unis pour voir l’initiative la plus singulière dans ce domaine : en janvier 1998, Amazon lance son lecteur Kindle avec accès à une plate-forme de 125 000 ouvrages numériques. Le pionnier du commerce électronique veut en écouler 50 000 unités dans le courant de l’année.

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