Le numérique, talon d’Achille de l’Europe
Le dernier tableau de bord de la stratégie numérique de l’Union européenne met en exergue l’insuffisance des moyens mis en œuvre pour faire des TIC un puissant levier économique en Europe.
L’Union européenne tente peu à peu de mettre au point sa stratégie numérique. A cet effet, la Commission européenne vient d’élaborer un tableau de bord de la stratégie numérique, dégageant ainsi les principaux enjeux dans le domaine de l’IT ces prochaines années.
Le bilan n’est malheureusement pas réjouissant. Si la demande en termes de numérique, tant du côté des particuliers que des entreprises, s’accroît et pourrait devenir synonyme de croissance économique, le potentiel demeure sous-exploité faute de moyens mis en œuvre.
« Les Européens sont friands de technologies numériques et souhaitent avoir un plus large choix, mais les pouvoirs publics et les entreprises ont du mal à suivre. Conserver des mentalités et des modèles d’entreprise du XXème siècle nuit à l’économie européenne, ce qui est extrêmement regrettable.
En investissant si peu, nous nous tirons une balle dans le pied et l’Europe risque de se faire écraser par la concurrence mondiale si elle s’endort sur ses lauriers», a déploré Neelie Kroes, la vice-présidente de la Commission européenne.
Quelques points positifs sont tout de même à dégager selon ce tableau de bord de la stratégie numérique.
Dans les évolutions évoquées, notons que le haut débit couvre pratiquement toute l’Europe (95% des Européens disposent d’une connexion haut débit), l’Internet mobile connaît une croissance soutenue, ou encore la Grèce , le Portugal et l’Irlande qui ont su adopté l’adopter l’administration en ligne « pour maintenir des services publics de qualité »…
Toutefois, ce rapport met aussi en exergue de nombreux « sujets de préoccupation »….
Ainsi, la moitié de la population active européenne n’a pas les compétences requises en matière de TIC.
L’e-commerce reste une activité nationale. Mais peut-être que la mise en place de l’association E-commerce Europe, fédérant les cyber-marchands vendant des biens et des services aux particuliers en Europe.
Et les PME ont encore du mal à se mettre au commerce électronique, « ce qui limite leur potentiel d’exportation et de recettes ».
L’Europe continue également de perdre du terrain face à ses concurrents concernant les investissements dans le secteur de la recherche.
De plus, les opérateurs continueraient de « soutirer aux consommateurs des frais d’itinérance excessifs ».
Mais la Commission européenne a aussi prévu l’instauration de cadres réglementaires pour encourager la concurrence et les investissements européens dans le numérique, comme un nouveau règlement sur l’itinérance (extension du plafonnement des prix), un soutien de l’UE chiffré à plus de 7 milliards d’euros pour développer les infrastructures à haut débit et de nouveaux types de services en ligne (les marchés publics, la santé et les soins, la justice).
Dans le cadre de son prochain programme de financement de la recherche et de l’innovation, Horizon 2020, la Commission européenne se propose d’investir 80 milliards d’euros, notamment dans le secteur des TIC.
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