Un fléau le spam? Assurément. Dangereux? L’OCDE en est convaincue. « Le spam devient plus dangereux et plus coûteux pour les entreprises et les consommateurs », estime l’Organisation de coopération et de développement économiques dans un communiqué du 19 avril. « Il perturbe le fonctionnement des réseaux, nuit à la productivité, propage des virus et est de plus en plus utilisé par les délinquants pour dérober des mots de passe et avoir accès à des renseignements confidentiels, et souvent à des comptes bancaires. »
Pour l’OCDE, le spam dépasse donc le seul cadre des messages à caractère publicitaire envoyés massivement (jusqu’à 80 % des e-mail en circulation) pour rejoindre celui du phishing et des spyware, donc. Vu sous cet angle, le spam est effectivement dangereux. Et il devient urgent de lutter contre sa prolifération. C’est pourquoi l’OCDE « engage les gouvernements à élaborer des politiques nationales anti-spam bien définies et à accroître les pouvoirs et les ressources des autorités compétentes ».
Une coopération internationale indispensable
Une mobilisation des Etats et du secteur privé qui passe par une coopération internationale indispensable afin de « pouvoir traquer les spammeurs où qu’ils se trouvent ». Un premier pas à été franchi à travers l’adoption par les 30 pays membres de l’Organisation d’une « Recommandation relative à la coopération transfrontière dans l’application des législations contre le spam ». Celle-ci a pour objet d’assurer une coordination des informations entre les nations et doit aboutir à la désignation d’un point de contact unique.
Mais la lutte doit s’étendre auprès des utilisateur à travers des campagnes de sensibilisation nationales. « Des formations sur le spam et la sécurité sur l’Internet devraient être intégrées aux cours d’informatique dispensés dans les écoles et à la population âgée », estime l’OCDE qui propose une trousse à outils anti-spam. Il s’agit en fait d’un guide (au format PDF et en anglais) de recommandations pour se prémunir contre le spam.
Membre de l’OCDE, la France s’est sensibilisée au problème en créant, en juillet 2003, un groupe de contact animé par la Direction du développement des médias (DDM). Composé d’une quarantaine de membres (instances gouvernementales et administratives, associations, éditeurs, experts), le groupe conduit des travaux préparatoires à des initiatives de lutte contre le spam. Une mission complémentaire à la loi relative aux « communications électroniques et aux services de communication audiovisuelle » adoptée en juin 2004 et qui transpose six directives européennes.
La France championne du spam en Europe
Mais les spammeurs n’ont que faire des lois et autres initiatives de lutte tant que leurs activités restent rentables. Si les loi anti-spam comme le Can-Spam Act aux Etats-Unis ont permis d’encadrer l’activité commerciale des entreprise de marketing, elles ont souvent pour conséquence de provoquer la délocalisation les serveurs de spam (quand ce ne sont pas des PC piratés qui se chargent des envois) vers des pays aux législations souples en la matière. D’où l’indispensable besoin de coordonner les efforts à l’échelle internationale réclamée par l’OCDE.
Selon l’éditeur Sophos, les spams envoyés au cours du premier trimestre 2006 proviennent essentiellement des Etats-Unis (pour plus de 23 %), de la Chine (22 %) et de la Corée du sud (9,8 %). En Europe, la France est le principal pays pourvoyeur de spam (avec 4,3 %), suivie de la Pologne (3,8 %), de l’Espagne (3,3 %) et de l’Allemagne (3 %).
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