La délocalisation de prestations informatiques dans des pays où la main d’oeuvre est bon marché, pratique connue sous le nom d’offshore, serait une tendance de fond, estime une récente étude du Gartner Group, menée auprès de 36 SSII américaines spécialistes de l’infogérance. La raison en est qu’il existe désormais dans des pays comme l’Inde un nombre de plus en plus important d’offreurs informatiques, aptes à fournir un service de qualité. Des SSII telles qu’Infosys Technologies ou Wipro Technologies commencent ainsi à émerger sur la scène internationale. Et la complexité, notamment contractuelle, relative à la mise en oeuvre d’un service offshore a également été réduite au fil du temps. Bref, inventé il y a une dizaine d’années, l’offshore gagne aujourd’hui ses lettres de noblesse. La notion elle-même s’est affinée puisqu’on distingue désormais le nearshore, dans le cas où la prestation est réalisée dans un pays proche, si possible situé dans le même fuseau horaire (Canada ou pays d’Amérique latine pour les Etats-Unis), du farshore, lorsque la délocalisation implique un pays lointain.
Evidemment, le contexte économique actuel amène directeurs informatiques et financiers à regarder de ce côté là. Selon le Nasscom (National Association of Software Service Companies), une association représentant l’industrie naissante indienne de l’édition logicielle et des services que Vnunet.com a interrogée, l’externalisation auprès d’une SSII indienne de prestations informatiques comme la gestion d’une infrastructure informatique se traduirait par une réduction des coûts de l’ordre de 50 % par rapport à ce qu’ils seraient en Grande-Bretagne, où les prix sont, il est vrai, bien plus chers qu’en France par exemple.
Un moteur de croissance pour les SSII
Si les Etats-Unis, et à son échelle, la Grande-Bretagne, sont concernés au premier chef par l’offshore c’est que l’un des principaux pourvoyeur en compétences informatiques, l’Inde, est un ancien pays du Commonwealth et à ce titre, assez largement anglophone, ce qui facilite bien évidemment la communication. A contrario, et pour la même raison, l’Europe semble pour le moment moins concernée par l’offshore. Mais là aussi les choses évoluent, en témoigne l’initiative de la SSII Teamlog (voir édition du 28 janvier 2003 ).
Les grandes SSII telles que IBM ou HP voient dans l’offshore un moteur de croissance pour les années à venir et ont commencé à délocaliser certaines prestations, via des partenariats avec des SSII étrangères, soit carrément en en faisant l’acquisition. Il semble qu’une assez large palette de services puisse leur être confié : la gestion de l’infrastructure informatique mais également la maintenance d’applications telles que Oracle ou SAP ou encore des pans entiers de la gestion des entreprises comme la facturation.
La montée en puissance de l’offshore s’inscrit dans une autre tendance plus ancienne et bien connue : l’infogérance. C’est d’ailleurs l’un des rares secteurs informatiques à connaître encore une forte croissance. Le Gartner estime ainsi à neuf le nombre de contrats d’infogérance d’envergure (plus d’un milliard de dollars) conclu en 2001, dégageant un chiffre d’affaires total de 15,1 milliards de dollars. En 2002, il aurait été de 14, représentant un chiffre d’affaires de 28,4 milliards de dollars.
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