Logiciels de sécurité : quels leviers pour les éditeurs ?
Gartner constate que le marché mondial des logiciels de sécurité a poursuivi sa progression en 2014, porté par la prévention des fuites de données et la détection des menaces.
En dépit d’une faible croissance sur le segment des EPP (solutions de protection globale des postes clients avec antivirus, anti-spyware, pare-feu et prévention d’intrusion) doublée d’un recul des ventes sur l’offre grand public, le marché mondial des logiciels de sécurité a poursuivi sa progression en 2014.
Gartner l’évalue en l’occurrence à 21,4 milliards de dollars, contre 20,3 milliards en 2013 (+ 5,3 %) et un peu moins de 19,5 milliards en 2012.
Une hausse liée notamment à la bonne tenue des SIEM (« Security Information and Event Management »). Ces solutions, qui permettent de collecter, d’agréger, de normaliser, puis de corréler plusieurs événements sur le système d’information afin de détecter des menaces, ont représenté un chiffre d’affaires de 1,6 milliard de dollars en 2014 (+ 11 % d’une année sur l’autre). Essentiellement grâce au dynamisme des pays à économie émergente.
La croissance est plus importante encore sur le DLP (« Data Loss Prevention ») ; c’est-à-dire ces technologies de protection contre la fuite de données, capables d’examiner divers éléments (fichiers, e-mails, paquets IP, applications…), y compris en transit, pour leur appliquer des règles à la volée, telles que le chiffrement.
Ce segment de marché a représenté 643 millions de dollars de facturations (+ 15,8 % par rapport à 2013), avec une forte contribution de Symantec : l’éditeur américain capte près de 50 % des revenus.
Gartner estime toutefois qu’une croissance comme celle enregistrée en 2014 n’est pas près de se reproduire. Tout du moins si l’on considère l’émergence de nouvelles formes de DLP. D’un côté, le channel DLP (C-DLP), qui met en oeuvre une protection limitée sur un ou plusieurs canaux de communication. De l’autre, le « DLP lite », qui consiste en des fonctions basiques incluses dans d’autres solutions de sécurité ; par exemple le blocage d’e-mails sortants qui contiennent des numéros de cartes bancaires.
Symantec malgré la tempête
Autre segment à connaître un certain essor : le SWG (« Secure Web Gateway »), qui décrit l’ensemble des solutions destinées à protéger les PC des menaces de sécurité lors de la navigation Web, en bloquant les éléments indésirables (URL, code malveillant, applications…). Un basculement vers le cloud se fait ressentir, souvent partiellement, dans le cadre de configurations hybrides.
Symantec reste numéro un au palmarès des fournisseurs, malgré un chiffre d’affaires en recul pour la deuxième année consécutive : – 1,3 %, à 3,69 milliards de dollars, soit 17,2 % du marché. L’éditeur américain accuse plus particulièrement le coup sur l’offre grand public, qui dégage un CA en recul de 6,2 %.
La dynamique est plus favorable pour Intel, qui confirme sa deuxième place avec 1,825 milliard de dollars de chiffre d’affaires (+ 4,6 %), soit 8,5 % du marché en valeur. Ce en dépit d’une baisse de revenus sur l’offre grand public et les EPP, segments qui représentent à eux deux 75 % de l’activité du groupe sur la sécurité IT.
Le top 5 est complété par Trend Micro (- 5,2 %, à 1,052 milliard de dollars, soit 4,9 % du marché) et EMC (+ 5 %, à 798 millions de dollars, soit 3,7 % du marché).
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