Logiciels de sécurité : un marché en transition
Faiblesses sur le segment grand public, évolution des modèles économiques : Gartner identifie plusieurs tendances qui ont contrarié, en 2013, la croissance du marché mondial des logiciels de sécurité.
Uniformisation de l’offre sur le segment grand public, baisse de la demande pour les passerelles de transmission de données, évolution des modèles économiques : autant de facteurs qui ont limité, selon Gartner, la croissance du marché mondial des logiciels de sécurité en 2013.
Le cabinet américain de conseil et de recherche évalue à 19,9 milliards de dollars le chiffre d’affaires global généré par l’ensemble des éditeurs. C’est 4,9% de plus qu’en 2012, mais la hausse est moins importante que prévu. Deux des cinq principaux acteurs du marché ont même connu un léger recul d’activité.
En dépit des nouveaux besoins en matière de sécurité informatique nés de la multiplication des terminaux connectés, un phénomène de saturation se fait ressentir sur les marchés dits « matures » (généralement les pays industrialisés). La protection du poste de travail (« endpoint security ») est l’un des principaux compartiments affectés. Concernant les passerelles de filtrage, c’est surtout pour les applications de messagerie électronique que la demande chute.
L’atmosphère de plus en plus concurrentielle du marché pousse aussi les éditeurs à monter des offres « packagées », notamment dans la gestion des accès et des identités. Ce qui a pour effet de compresser les prix… et les marges. Pour autant, face à la généralisation des menaces à tous les échelons et à l’essor de l’économie clandestine des logiciels malveillants, les sociétés de toutes tailles ont dû revoir leur approche de la sécurité IT.
Dans ce contexte, les ventes augmentent sur le court terme. Mais à mesure qu’elles développent une connaissance de la problématique, entreprises et organisations cherchent à rentabiliser au maximum les solutions dont elles ont fait l’acquisition. Elles tendent aussi à remonter la chaîne du piratage informatique pour agir au plus tôt, tout particulièrement pour éviter les erreurs humaines, qui les pirates exploitent régulièrement, au-delà des faiblesses de la machine, via des méthodes d’ingénierie sociale (« Social engineering »).
Au global, Symantec reste leader mondial des logiciels de sécurité avec 18,7% du marché, mais son chiffre d’affaires recule légèrement : -0,3% en un an, à 3,737 milliards de dollars. A l’inverse, McAfee (division d’Intel Security) progresse de 3,9%, à 1,745 milliard de dollars. Le plus forte croissance est à mettre à l’actif d’IBM, qui, avec 1,135 milliard de dollars de CA (soit 5,7% du marché), dépasse désormais Trend Micro (1,11 milliard de dollars, soit 5,6% du marché).
C’est la première fois depuis plusieurs années qu’un « généraliste » (pas un pure player de la sécurité informatique) occupe ce rang. Pour en trouver un deuxième, il faut chercher du côté d’EMC. Le spécialiste américain des systèmes de stockage capte 3,8% du marché, avec des ventes estimées à 760 millions de dollars.
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