Loi LME : le haut débit va gagner du terrain en France

Mobilité

Exclusif TheInquirer.fr: un amendement du sénateur Philippe Leroy favorise le dégroupage de la sous-boucle locale. Les opérateurs alternatifs pourront étendre leurs réseaux DSL.

L’amendement Leroy dans la loi LME devrait donc permettre l’ouverture de ce segment aux opérateurs qui en feraient la demande auprès de France Telecom. Signe d’un certain intérêt à cette évolution, Free aurait manifesté son soutien à l’amendement de Philippe Leroy, selon les informations obtenues par TheInquirer.fr.

Cette proposition devrait permettre de stimuler la concurrence pour le dégroupage au niveau de la sous-boucle locale. Et de dépasser l’offre similaire de France Telecom baptisée NRA-ZO (2) disponible depuis plusieurs mois, rigoureusement encadrée par l’Arcep. En pratique, elle consiste à transformer un sous-répartiteur (SRA) en répartiteur (NRA) pour rendre éligible à l’ADSL des lignes trop éloignées.

Malgré ses coûts élevés et les impératifs technico-juridiques, plusieurs collectivités se sont déjà tournées vers l’option NRA-ZO de France Telecom plutôt que d’investir dans des technologies alternatives comme le WiMax. L’avenir de cette technologie d’accès Internet sans fil est de plus en plus considéré comme incertain en France, en raison de débits limités et d’un manque d’opérateurs d’envergure sur le marché.

Les opérateurs alternatifs prêts à jouer le jeu ?

Lors de son discours inaugural du dernier salon CeBit à Hannovre (4-9 mars), le président Nicolas Sarkozy a exprimé le souhait que 100% des foyers français soient connectés en haut débit avant la fin de son quinquénnat. Cette nouvelle disposition de la LME pourrait y contribuer si les grands opérateurs alternatifs comme Free ou SFR-Neuf, qui ont commencé à planifier de lourds investissements dans la fibre à domicile (Fiber to the home ou FTTH en anglais), sont prêts à jouer le jeu.

C’est un effet stimulant sur le marché du haut débit et de l’aménagement numérique du territoire. Les FAI pourront continuer de se battre pour séduire de nouveaux abonnés. Mais un dommage collatéral risque d’émerger : que vont devenir les efforts des petits opérateurs qui utilisaient des technologies alternatives d’accès Internet sans fil comme le Wi-Fi ou WiMax pour résorber les zones blanches ?

Si l’amendement Leroy est définitivement adopté (cela avance bien dans ce sens sauf mauvaises surprises de dernière minute), le dégroupage des sous-répartiteurs permettant l’arrivée d’offres triple play dans des zones jusqu’ici totalement dépourvues de haut débit aura certainement raison de ce type de technologie…

(1) et (2) Il est possible de trouver plus d’informations techniques sur la boucle locale cuivre et l’offre NRA-ZO sur le site Internet du ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire.