Au WinHEC 2004 (4 au 7 mai à Seattle), la conférence annuelle consacrée aux futurs produits de Microsoft, il a évidemment été beaucoup question de Longhorn, nom de code de la prochaine version de Windows. Longhorn se veut une évolution majeure de Windows notamment du point de vue de l’interface (nom de code Avalon), du système de fichiers (WinFS) et des services de communication (Indigo). Des évolutions qui nécessiteront plus de puissance matérielle que ce que requiert Windows XP actuellement. Du coup, la rumeur enfle sur la configuration minimale dont il faudra disposer pour faire tourner ce futur système d’exploitation. On a parlé de processeurs à 4 GHz minimum, de 1 Go de mémoire vive, de disque dur à 1 To (téraoctet), du Gigabit Ethernet et de cartes graphiques plus puissantes que ce que proposent les derniers modèles de chez nVidia et ATI.
« Personne n’est capable de dire ce qu’il faudra comme configuration », précise Nicolas Mirail, chef de produit technique chez Microsoft France, « tout simplement parce que nous en sommes à la version Alpha et n’avons pas encore les benchs [résultats des tests de mesure, ndlr] ». Le responsable de Microsoft reconnaît cependant qu’il faudra une machine plus puissante que celles qui sont commercialisées actuellement. « La version actuelle de Longhorn ne tourne pas sur nombre de machines actuellement commercialisées. Il faudra effectivement s’approcher du giga de mémoire vive. »
Un véritable saut
De plus, Microsoft n’a pas arrêté ce que Longhorn intégrera ou non. Notamment côté sécurité. Si l’éditeur décide d’y ajouter la brique Next-Generation Secure Computing Base (NGSCB, ex-Palladium, le micro noyau qui protégera la machine et ses applications en sécurisant l’accès au noyau de base), la puissance matérielle nécessaire devra effectivement être augmentée. De toute façon, le matériel aura forcément évolué d’ici la sortie de Longhorn. Annoncé pour 2006, le futur OS pourrait n’arriver qu’en 2007. « Plutôt en fin d’année 2006 qu’en début », confie Nicolas Mirail, « car il nous faut encore régler les questions matérielles et de sécurité avant de lancer Longhorn ». Le responsable évoque notamment le passage au 64 bits. « Si nous sommes quasiment prêts, il n’existe aucun driver pour l’heure », rappelle notre interlocuteur, « Bill Gates a envoyé un e-mail aux développeurs pour leur dire que c’était le moment de développer pour le 64 bits. » Reste à savoir s’ils suivront l’invitation. Il est vrai que seul AMD a joué la carte du 64 bits. Au delà de l’Itanium, Intel semble attendre la réaction du marché avant d’y basculer.
Il n’en reste pas moins qu’en commercialisant un système gourmand en ressources, Microsoft risque de se couper d’une partie de sa clientèle, notamment en entreprise, qui n’aura pas forcément les moyens ou l’envie de renouveler son matériel. « Le passage à Longhorn sera comparable à celui de Windows 3.1 à 95 », estime Nicolas Mirail, « il s’agit d’un véritable saut », qui mérite, visiblement, un changement d’architecture matérielle. Au risque d’atteindre des proportions démesurées pour des applications de bureautique et de consultation du web.
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