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L’OPA d’Oracle sur Peoplesoft semble compromise

Selon le Wall Street Journal, Oracle pourrait être contraint de renoncer à son offre d’achat hostile d’un montant de 7,3 milliards de dollars sur Peoplesoft si celui-ci continue d’ajouter aux contrats de ses nouveaux clients une clause leur ouvrant des droits à d’importants remboursements dans l’hypothèse où il serait racheté. Conséquence : Oracle a demandé à un tribunal de l’Etat du Delaware d’accélérer l’examen de sa demande de blocage de cette disposition contractuelle. Elle avait été instaurée par Peoplesoft peu de temps après le lancement de l’OPA d’Oracle, avec l’objectif affiché de rendre cette dernière encore plus coûteuse. Le remboursement peut en effet atteindre de deux à cinq fois le coût de la licence si un éventuel acquéreur de l’éditeur ne remplissait pas certaines conditions, par exemple s’il n’assurait pas le support technique et la maintenance du progiciel acheté au delà d’une certaine période… Peoplesoft estimait ainsi, à la fin du troisième trimestre, que le montant total des sommes concernées approchait 800 millions de dollars.

Une OPA sous haute surveillance

La clause litigieuse a en outre été récemment révisée dans le sens d’un durcissement, comme l’explique Oracle dans un document transmis à la justice. Elle est désormais invocable en cas de changement de majorité au sein du conseil d’administration de Peoplesoft, que ce changement résulte d’un rachat du groupe ou d’un vote des actionnaires. L’option de remboursement est de plus applicable si un rachat intervient dans un délai de deux ans, contre un an auparavant, ou si l’éventuel acquéreur de Peoplesoft modifiait les modalités de support des produits avant quatre ans, contre deux ans dans la première version. A noter qu’un groupe d’actionnaires de PeopleSoft a effectué, auprès de la même cour du Delaware, une démarche similaire à celle d’Oracle. Par ailleurs, l’OPA d’Oracle fait toujours l’objet d’une enquête de la part des autorités antitrust américaines et européennes. Mais là non plus, les affaires d’Oracle ne s’arrangent pas. Dans un entretien accordé à News.com, un des dirigeants d’Oracle, Chuck Philips, explique que le ministère américain de la Justice va prolonger son enquête jusqu’à décembre ou janvier, alors qu’il devait initialement rendre son verdict à la fin du mois. Certains observateurs ont interprété ce nouveau délai comme le signe d’une éventuelle interdiction (voir édition du 6 octobre 2003). De même, du côté des instances antitrust européennes, on prend son temps. Chuck Phillips ne s’attend pas à ce qu’elles se prononcent avant plusieurs mois.

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