L’UFC-Que Choisir sort un ‘contre-rapport’ sur le marché de la téléphonie mobile
L’association de défense des consommateurs considère que le marché mobile
reste « verrouillé » en France.
L’UFC-Que Choisir refuse de prendre comme acquis les conclusions d’un rapport de l’Association française des opérateurs mobiles (AFOM). En fait, il s’agissait d’un » Observatoire économique de la téléphonie mobile » sorti en mars dernier. Selon l’association de défense des consommateurs, elles présentent une » version partielle et parfois déformée de la réalité économique du secteur ».
Contrairement à la vision optimiste des opérateurs, UFC-Que Choisir estime que le secteur souffre encore « d’une absence de concurrence » au détriment des consommateurs. Sur la foi de données statistiques, elle assure que le marché de la mobilité reste « verrouillé » en dépit de la condamnation des trois opérateurs mobiles pour entente illicite. Sentence qui vient d’être confirmée au niveau de la cour de cassation.
UFC-Que Choisir considère que, si le taux de pénétration des mobiles dans les foyers français est « largement en dessous de la moyenne européenne », c’est à cause des opérateurs mobiles qui ne proposent pas d’offres suffisamment attractives pour certains segments de clientèle. Notamment les clients à petites consommations d’appels sur un mobile). « Depuis sept ans, le marché du prépayé est manifestement sacrifié », estime l’association de défense des consommateurs. « Cela est [aussi] vrai pour les SMS où l’on observe une faiblesse de l’offre commerciale et des prix encore élevés », rajoute-t-elle.
Pression sur l’Arcep pour baisser les tarifs d’appels
Autres griefs portés à l’encontre des opérateurs : l’évolution des prix des minutes de télécommunication reste « très défavorable » aux consommateurs. Les efforts de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) en vue de baisser les tarifs d’appels passés à partir d’un mobile ne seraient pas suffisants.
« Le quasi-triplement du trafic voix depuis cette date sur une infrastructure amortie est à l’origine d’économies d’échelle hors du commun et dans tous les cas très supérieures à la baisse modérée des prix », commente UFC-Que Choisir.
L’Arcep a déjà imposé aux opérateurs une forte baisse des prix des terminaisons d’appel mobile entre 2002 et 2007. D’ici la fin du mois, l’autorité de régulation du secteur télécoms devrait présenter un nouveau plan triennal (visant la période 2008-2010) de baisse des prix, effectif au 1er janvier 2008.
Roaming : UFC-Que Choisir doute de la bonne volonté des opérateurs |
Selon l’édition des Echos en date du 10 juillet, Alain Bazot, président d’UFC-Que Choisir, a écrit à l’Arcep, au gouvernement et à la Commission européenne pour demander une enquête sur l’application par les opérateurs du règlement sur l’itinérance internationale (« roaming ») qui a été publié fin juin dans le Journal Officiel de l’Union européenne. « Aucun opérateur ne semble décidé à suivre le calendrier. Ils optent pour des délais plus longs » , ecrit Alain Bazot. C’est à dire que les consommateurs français ne profiteraient pas de la baisse des prix de roaming avant septembre. Le 9 juillet, l’Arcep s’est voulu rassurant dans un communiqué. Les Français pourront bénéficier de la nouvelle grille tarifaire dite « eurotarif » dès fin août. Rappelons que les prix pour la réception et l’émission d’appels mobiles lors d’un séjour dans un pays de l’Union européenne seront en baisse de près de 40%. |