L’UMTS, rentable ou pas rentable ?
Le marché français de l’UMTS entre dans la tourmente. Après le désistement de Deutsche Telekom sur le marché français et les doutes exprimés par NTT DoCoMo sur les profits tant attendus par les opérateurs, les candidats en lice pour une licence française expriment leurs certitudes.
Après les inquiétudes exprimées par NTT DoCoMo sur des profits incertains liés à l’UMTS (voir édition du 24 novembre 2000), et l’annonce de Deutsche Telekom de se retirer du marché français (voir édition du 22 novembre 2000), les candidats à une licence de téléphonie de 3ème génération en France réagissent.
Le PDG de France Télécom, Michel Bon, déclarait à Reuters n’avoir « aucun doute » sur la rentabilité de la téléphonie mobile de troisième génération UMTS. Certes, il estime qu’elle sera plus facile à rentabiliser dans les pays où France Télécom est déjà leader ou positionné sur le marché du GSM, situation dont Deutsche Telekom ne pouvait se prévaloir sur le marché français.
France Télécom espère bien gagner des milliards grâce à l’UMTS« Nous croyons que la rentabilité viendra tout simplement parce que les usages viendront. Ces usages sont gigantesques », a assuré Michel Bon à Reuters en rappelant que peu de spécialistes croyaient au développement du GSM au début des années 1990. « Nous n’avons aucun doute là-dessus. Peut-être bien qu’on gagnera des milliards. Je l’espère, je le crois », a-t-il déclaré.
De son côté, Telefonica, qui se trouve dans la même position que Deutsche Telekom, se montre quant à lui confiant sur la rentabilité de ses activités de téléphonie mobile de troisième génération en Europe. Et en particulier en France où il est allié avec Suez Lyonnaise des eaux pour l’obtention d’une licence UMTS. L’opérateur espagnol réfute les arguments utilisés par Deutsche Telekom, qui a justifié, le 21 novembre dernier, son retrait de la compétition française par le fait que l’absence d’une base de clientèle et d’infrastructures mobiles GSM rendrait difficile toute perspective de rentabilité. « Nous pensons atteindre l’équilibre en quatre ans en Espagne, en cinq ans en France et en six ans en Allemagne », a souligné Luis Lada, président de Telefonica Moviles.