Emmanuel Macron n’oublie pas le parasitisme des fake news lors de l’élection présidentielle en France, jusqu’au deuxième tour de ce scrutin organisé en mai dernier.
Un fléau qui l’a poursuivi tout au long de sa campagne, associé à des cyber-attaques, mais qui ne l’a pas empêché d’accéder aux fonctions de chef de l’Etat.
Lors de la cérémonie de présentation de ses vœux à la presse, Emmanuel Macron s’est montré offensif sur le sujet en annonçant le prochain dépôt d’un « texte de loi » contre la diffusion de fausses informations en « période électorale ».
Le Président de la République évoque une menace sérieuse : les fake news sont susceptibles de déstabiliser des scrutins cruciaux pour la nation.
Devant le parterre de représentants de médias et de journalistes réunis pour les vœux de l’Elysée, Emmanuel Macron préconise davantage de clarté dans la diffusion des contenus sur les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.
« Les plateformes se verront imposer des obligations de transparence accrue sur tous les contenus sponsorisés afin de rendre publique l’identité des annonceurs et de ceux qui les contrôlent, mais aussi de limiter les montants consacrés à ces contenus », a déclaré le chef de l’Etat.
La justice pourra être saisie en référé en cas de propagation d’une fausse nouvelle en vue de la suppression immédiate du contenu incriminé. Une « nouvelle action » sera mise en place dans ce sens. Même si cet objectif semble difficile à concrétiser au regard de la nature virale de la diffusion des contenus par les réseaux sociaux.
Par ailleurs, les pouvoirs du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) seront « accrus pour lutter contre toute tentative de déstabilisation par des services de télévision contrôlés ou influencés par des Etats étrangers ».
« Entre ces machines à répandre les fausses nouvelles et les médias professionnels, la porosité menace », évoque le Président de la République.
Le contenu de ce texte de loi sera précisé dans les prochaines semaines mais le Président de la République assure « qu’aucune liberté de la presse ne sera remise en cause » avec ce dispositif anti-fake news. Des « consultations » seront prévues à cet effet.
Un système qu’il n’hésite pas à dénoncer régulièrement. En mai 2017, lors d’une rencontre avec le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine, Emmanuel Macron avait cité des noms de médias accusés de déstabilisation.
« Quand des organes de presse répandent des contrevérités infamantes, ce ne sont plus des journalistes, ce sont des organes d’influence. On va se dire les choses en vérité, Russia Today [RT] et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse mais comme des organes de propagande mensongère », avait-il évoqué à l’époque.
Alors que l’équipe de RT se développe en France, la chaîne d’info TV, financée par l’Etat russe, vient de réagir à la mise en place d’un dispositif légal contre les fake news.
« RT France attend sereinement de découvrir le contenu exact du projet de loi évoqué (…). Comme tout média, RT France espère que la liberté de la presse et la liberté d’expression, fiertés de la France, ne seront pas affectées. »
Dans la classe politique, Alain Juppé a aussi réagi dans un tweet, en apportant son soutien à l’initiative anti-fake news d’Emmanuel Macron.
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